On entend rarement parler du Belize, contrée frontalière du Mexique et du Guatemala, baignée par la mer des Caraïbes. Sans doute est-ce une affaire de langue. De fait, l’ex-Honduras britannique est le seul pays centraméricain anglophone. Sans doute est-ce une affaire de desserte aérienne : les vols sur Belize City décollent de Toronto. Sans doute est-ce dû surtout au fait que la destination est encore confidentielle. L’an dernier, elle a accueilli… 371 000 visiteurs étrangers, et n’en accueillait guère davantage avant la pandémie. Comme si les touristes potentiels adoptaient la devise locale : « Go slow »!

Côté mer

Le Belize a beau être doté de jungles, de forêts pluviales, de vestiges mayas et même d’une réserve de jaguars (le sanctuaire faunique du Bassin Cockscomb), on y vient d’abord pour la mer. Et pour cause, son paysage marin rappelle un brin celui de la Polynésie française! À nous, les lagons, les chapelets de cailloux coralliens (les fameuses cayes) et les motus, des îlots formant des atolls sur le récif mésoaméricain – chose unique dans cette partie du globe.

En effet, le pays compte trois des quatre atolls du continent américain. L’intérêt? Ils donnent accès au récif, le deuxième en importance au monde après la Grande Barrière de corail, en Australie. Sur 1 000 kilomètres, il longe les côtes du Yucatan, au Mexique, jusqu’au Honduras. Sa portion bélizienne, elle, compte 300 kilomètres et comprend sept sites inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO. Parmi ceux-ci, il y a le Great Blue Hole, un puits vertigineux situé au cœur de l’atoll Lighthouse Reef – un attrait certain pour les plongeurs. (À défaut de plonger, on le contemple du haut des airs!)

« Autour des atolls, il y a également de nombreux massifs coralliens (patch reefs) et toute une vie marine! Pourquoi aller en Australie ou en Polynésie quand on a cela ici? » s’interroge Rachael Wilson, copropriétaire de Belize Sailing Vacations.

Originaire du nord de l’Angleterre, Mme Wilson a parcouru l’Amérique du Sud sac au dos avant de le poser définitivement au Belize, il y a 15 ans. Elle y propose depuis des croisières privées à bord de luxueux catamarans de même que des sorties en plongée sous-marine. Nous avons testé l’un de ses itinéraires, dans les îles du nord, les plus populaires. Au départ de Belize City, cap sur Caye Caulker et Ambergris Caye, en passant Shag Caye, puis en longeant St. George’s Caye et Caye Chapel. Oh, bonheur!

Oui, c’est un véritable bonheur de pouvoir s’arrêter là où le souhaite pour piquer une tête dans les eaux cristallines ou faire une excursion à terre! Observer des dauphins batifoler autour de notre bateau. Savourer crabe et homard achetés en mer d’un pêcheur et délicieusement apprêtés par Mme Wilson. Rêvasser, allongé à la proue ou sur le pont supérieur, bercé par les flots! Le soir venu, on se met à l’abri dans un havre et on prend l’apéro avant de souper dans le carré, de s’installer ensuite dans l’espace salon pour bouquiner avant de battre en retraite dans notre spacieuse cabine (équipée d’un WC avec douche, oui, madame!). À partir de quatre nuitées, tout est possible.

Côté caye

On n’a pas du tout le pied marin? Qu’à cela ne tienne, plusieurs options de séjours terrestres s’offrent à nous. Parmi celles-ci, je retiens Ambergris Caye, la plus grande île du pays, de laquelle on peut aisément faire une excursion à la réserve Marine Hol Chan, un site marin protégé. C’est un incontournable pour les plongeurs sous-marins comme en apnée. Ici, on est assuré de nager avec d’inoffensifs requins-nourrices et de superbes raies et pastenagues dans un superbe jardin de corail – une expérience qu’on n’oublie pas de sitôt!

Non loin de San Pedro, seul patelin de l’île, un excellent point de chute est l’adorable Victoria House Resort and Spa, destiné aux amoureux comme aux familles. Il compte 42 chambres réparties en plusieurs pavillons, incluant des villas, deux piscines avec terrasse, un long front de mer, ainsi qu’une jetée avec son centre d’activités aquatiques. Bonjour, kayak de mer!

De San Pedro, on peut également faire une excursion chez la petite voisine, Caye Caulker, une autre île où on se déplace essentiellement en voiturette de golf. Destination de routards, l’ambiance est ici encore plus décontractée. The Split, une brèche marine qui sépare les deux parties de la caye, le resto-bar Salty’s et le Barefoot Caribe Café sont populaires auprès des vacanciers.

De retour à Ambergris Caye, la table à ne pas manquer est celle du Mambo, sacré cette année « meilleur restaurant du pays » par l’Office national du tourisme du Belize. Il est situé à même l’hôtel Matachica, un établissement élégant pour adultes seulement, qui appartient à un Montréalais. À savourer ici : raviolis au homard, vivaneau cuit dans une feuille de bananier et une Key Lime Pie pas ordinaire!

Côté péninsule

Au sud du pays, Placencia est une longue péninsule jalonnée de villages. L’un d’eux porte le même nom, abrite plusieurs bons restaurants, dont un sympathique Little Wine Bar proposant vins californiens, fromages et charcuteries, et jusqu’à un petit hôtel appartenant à certain Francis Ford Coppola. (Le cinéaste, qui fréquente le pays depuis les années 1980, en possède trois.)

En quête de calme, nous avons opté pour le secteur de Maya Beach, non loin, et le charmant Naïa Resort & Spa. Sur un long front de mer bordé de cocotiers 39 villas sont disséminées, certaines dotées de leur propre piscine. Un spa prend quant à lui ses aises dans plusieurs pavillons en bois, donnant sur un lagon. Luxe, calme et yoga aérien à la clé!

« Nous avons le meilleur spa du pays, et il n’y a pas d’autres propriétés qui ciblent, comme nous, une clientèle recherchant le bien-être », note Rosemary Tzálam, directrice ventes et marketing.

Outre bien-être, sports nautiques et farniente sur une vraie belle plage, on peut profiter de son séjour au Naïa pour découvrir le site maya Xunantunich ou encore, Hopkins, fief des Garifunas, une minorité ethnique fière de partager sa musique et ses spécialités culinaires. La navette de l’hôtel permet également d’aller à Placencia à volonté.

Mer, caye, péninsule… Que choisirez-vous?

*Bon à savoir : on se rend au Belize avec Westjet au départ de Toronto. À destination, on se déplace avec Tropic Air. On peut également emprunter une navette maritime pour se rendre de Belize City à Ambergris Caye et Caye Caulker. Le dollar américain a cours partout, deux dollars du Belize en vaut un.

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