Hydra : paradis des piétons

À 90 minutes de traversier d’Athènes, l’île de Leonard Cohen a conservé son charme fou. Son plus grand atout? L’absence de véhicules. On se déplace à pied dans ses rues étroites. Plus on monte, plus on s’éloigne du brouhaha du port et de son quai de marbre qui grouille de marchands, d’ânes et de touristes. Entre les deux, l’Hôtel Miranda, ouvert entre mars et novembre, est le havre de paix rêvé où poser ses valises. En prenant le petit déjeuner sur la terrasse intérieure, on s’imagine aisément y passer un mois entier… ou plus. Ancien manoir construit en 1810, l’endroit accueille de nombreux récidivistes depuis des décennies. On comprend pourquoi dès qu’on rencontre la Miranda qui a donné son prénom à l’établissement acquis avec son père il y a plus de 50 ans : on voudrait tout de suite qu’elle nous adopte! Plus huppé mais moins personnalisé, l’hôtel boutique Orloff est aussi bien situé, en plus d’être moderne et confortable.

Port d'Hydra

Port d'HydraMarie-Julie Gagnon

Hôtel Miranda

Hôtel MirandaMarie-Julie Gagnon

Quelques rues plus haut, on reconnaît aisément la maison que Leonard Cohen a achetée pour 1500$ en 1960 et qui appartient toujours à sa famille (soyez discret!), sur la rue qui porte désormais son nom. Si la splendide Maison de Lazaros Koundouriotis et les expositions d’art contemporain présentées à la DESTE Project Space Slaughterhouse sont à découvrir, le plus grand bonheur d’Hydra reste de flâner au hasard de ses pas, de manger un souvlaki sur une terrasse (notre préféré : celui «… and onion!») et de contempler l’horizon.

Mieux vaut être prévenu : les prix dans les bars et les boutiques qui longent le port sont proportionnels à l’engouement pour le secteur. Malgré tout, on résiste difficilement aux multiples créations – la plupart italiennes – qui semblent porter la promesse d’un éternel été.

Pour voyager par procuration, sachez qu’une série sur l’histoire d’amour entre Leonard Cohen et Marianne Ihlen, en partie tournée sur la perle du golfe Sarononique, sera diffusée sur Crave en 2024.

Rue d'Hydra

Rue d'HydraMarie-Julie Gagnon

Spetses : sur les traces de Bouboulina

Disons-le d’emblée : si, comme l’autrice de ces lignes, vous recherchez la quiétude d’une île sans véhicules, vous risquez d’être déçu. Les rues sont loin d’être toutes piétonnes comme jadis à Spetses et il n’est pas rare de croiser des touristes mal assurés au guidon d’une moto ou d’un scooter. Plus jet-set qu’Hydra, à environ 35 minutes de traversier, Spetses attire une clientèle plus aisée. Le superbe Poseidonion Hotel, inauguré en 1914, en est un bon exemple. On ne s’étonne pas de découvrir qu’on la surnomme «le Monaco de la Grèce»!

S’il est agréable de flâner entre ses charmantes boutiques, de scruter ses eaux cristallines et de se poser sur ses terrasses, c’est surtout la rencontre avec un personnage historique qui marque le séjour : Bouboulina, une héroïne de la guerre d’indépendance grecque. Au petit musée fondé par ses descendants dans son manoir, on découvre le parcours de l’armatrice, ainsi que des objets de son quotidien, de la vaisselle… aux épées.

Spetses

SpetsesMarie-Julie Gagnon

Spetses

SpetsesMarie-Julie Gagnon

Statue de Bouboulina à Spetses

Statue de Bouboulina à SpetsesMarie-Julie Gagnon

Naxos : la plus grande île des Cyclades

Quiconque se rend dans les Cyclades pour la première fois a en tête les toits bleus et les couchers de soleil mythiques de Santorin. Bien qu’elle soit aussi magnifique – et courue! – qu’on l’imagine, Santorin n’est pas la seule du secteur à générer de nombreux points d’exclamation. Parmi nos favorites, Délos, lieu de naissance des jumeaux Apollon et Artémis, est une toute petite île d’une grande importance. On s’y rend en bateau pour une escapade de quelques heures depuis Mykonos, idéalement avec un guide pour bien comprendre l’importance du site. Avant de devenir le pôle marchand de la mer Égée, Délos était un lieu de culte dédié au dieu la Musique, du Chant et de la Poésie. D’ailleurs, les Cyclades doivent leur nom au cercle qu’elles forment autour de cette île sacrée. Apportez un chapeau et un pique-nique : il n’y a ni ombre, ni restaurant à Délos. On ne peut pas y dormir non plus.

Le charme de Naxos opère sans doute en grande partie parce que nos attentes sont moins élevées que pour ses voisines vues et revues jusqu’à plus soif sur les réseaux sociaux.  On adore le dédale de ruelles pavées, les boutiques d’artisans locaux (je vous défie de ne rien acheter!), les plages cachées, les multiples points de vue et une certaine douceur de vivre.

Plaka Naxos

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