«Je trouve ça complètement débile, la soudaine popularité qui est venue avec Le Show-rona Virus, avoue Mathieu. Je n’en reviens pas encore, mais je savais que ça allait arriver un jour. Depuis que je suis tout jeune, c’est la seule chose que je veux, faire rire les gens. Même à la garderie, j’étais le plus drôle du groupe. J’ai toujours été un aimant à monde qui embarque dans mes niaiseries.»

Et c’est qu’il en a cumulé, des niaiseries, dans cette émission complètement (et volontairement!) décousue, diffusée sur Instagram depuis le 12 mars dernier. «Mettons que le coronavirus, ce n’était pas dans mes plans, lance en riant l’homme de 25 ans. J’ai simplement continué de faire des choses que j’aime, et vu que j’étais enfermé, je ne crois pas que j’ai réalisé l’impact que le Show a eu. Ça va sûrement me rentrer dedans avec le recul.»

Pause. On se reporte à janvier 2019. Mathieu Dufour, alias Math Duff, a alors 4000 abonnés Instagram. Puis, le jour avant de se lancer dans l’aventure du Show-rona, il diffuse son premier live pour remercier les gens d’être maintenant 60 000 à le suivre dans ses péripéties quotidiennes. Enfin, parce que cette fulgurante ascension ne prend pas de break, le compte @mathduff a passé le cap des 102 000 abonnés (au moment de mettre sous presse). Un quasi-conte de fées pour l’humoriste à la chevelure de sirène.

Émilie Hébert

L’après

Malgré tout, Mathieu ne s’en cache pas, il a bien hâte que tout revienne à la normale. «Je vais être content d’avoir persévéré et d’avoir montré ce que je peux accomplir. Sûrement que l’après- confinement sera plus intense côté

carrière, parce que j’aurai vécu Le Show-rona, mais je vais tout de même continuer de m’écouter et de ne participer qu’aux projets qui me tentent vraiment. Parce que dans la vie, je ne suis pas habitué à répéter les mêmes choses. En tant qu’humoriste, je ne partirai jamais en tournée, je n’écrirai pas de shows. J’aime faire des stunts, vivre la frénésie, la nouveauté.» Car, croyez-le ou non, ce diplômé de l’École nationale de l’humour improvise tout le matériel qu’il livre sur scène, peu importe le nombre de spectateurs venus l’applaudir.

Quelques semaines avant la crise, Mathieu avait réussi le tour de force de trouver preneurs pour les 2990 places de la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts! Son spectacle, qui devait avoir lieu en juillet dans le festival Juste pour rire, a été reporté à l’automne, ce qui ne semble pas trop remuer l’humoriste. «Je ne suis pas déçu, parce que tout le monde reporte ou annule des shows. Je n’ai pas à me plaindre. Et qui sait, peut-être va-t-on ajouter une supplémentaire en octobre? Tout est possible!»

Comme on peut s’en douter, les offres professionnelles fusent dans la cour de Mathieu ces jours-ci. Dans les projets excitants qu’il peut divulguer pour le moment, on compte son nouveau rôle comme un des Fantastiques dans la version estivale de l’émission de radio du même nom. Et si on se fie à Mathieu, ce n’est que le début. «Perso, je vois tout ça à long terme. Mon peak de carrière, je l’imagine à 45 ou 50 ans. Dans ma tête, je n’ai rien fait encore. Je commence, j’apprends. Je veux un jour avoir mon talk-show, une boîte de prod, mais je ne mets rien sur une échelle de temps. Tout arrivera en temps et lieu.»


Lire aussi:
Arnaud Soly: être multiple
Le Questionnaire ELLE: 25 questions à Guillaume Lambert
Le questionnaire ELLE Québec: 25 questions à Anthony Kavanagh