Il y a des offres qui ne se refusent pas, particulièrement pour un gars. Imaginez: être «forcé» et «contraint» de faire des galipettes tous les jours pendant un mois! Le pied! Quel gars sain de corps et d’esprit aurait pu dire non? Pas plus fin qu’un autre, j’ai évidemment accepté, sans même prendre le temps d’y penser. Plus circonspecte, ma copine a commencé par croire que je la faisais marcher. Elle pensait que j’avais inventé ce stratagème pour abuser d’elle. Une fois rassurée sur mes intentions («Mais non, ma chérie, c’est vraiment pour le travail…»), elle s’est finalement laissé convaincre sans trop de difficulté.

Avec un mois de recul, je dois admettre que j’aurais presque aimé qu’elle me claque la porte au nez et me dise de garder ma fermeture éclair bien remontée. Pas que ça ait été un mois d’horreur, bien au contraire. Au cours des premiers jours, il y a même eu quelque chose d’un peu excitant, d’un peu grisant à être «forcé» de faire des culbutes avec la régularité d’un métronome: pas de fausses excuses, moins de paresse, davantage d’exercice, moins de télé…

Au départ, on se dit que la prolifération des occasions va sans doute engendrer des surprises. On pense qu’on va sortir des sentiers battus, découvrir quelque chose sur soi, sur l’autre. Mais la réalité a vite fait de nous rattraper. Les jours passent, et on s’adapte. On est sur la route? On fait des obscénités à l’arrière d’une voiture de location. On est invités chez une amie? On s’enferme plus ou moins discrètement dans sa salle de bains… C’est amusant, un temps. Mais un temps seulement.

 

Car, évidemment, le caractère inéluctable de la chose transforme petit à petit les «sexercices» en corvée. Fatigués après de longues journées au boulot, on s’est souvent sentis comme un vieux couple infertile qui s’acharnerait à tenter de se reproduire (le thermomètre en moins et, heureusement, le sens de l’humour en plus). Après une semaine de baise forcée, on s’est vite rendu compte qu’il était plus facile de sauter une journée que de sauter l’un sur l’autre.

C’est sûr: on aurait sans doute pu faire un peu plus d’efforts. Au lieu d’improviser et de se laisser aller, on aurait pu s’obliger à tester, par exemple, une ou deux nouvelles positions du Kama Sutra chaque jour. Ça aurait peut-être aidé, mais j’en doute. Passé l’effet de nouveauté, il n’y a absolument rien d’excitant à devoir faire l’amour sur commande. Sans spontanéité, sans séduction, ça devient juste répétitif et ennuyant – même pour un gars (oui, oui!). Et ça, c’est pire que tout. Surtout qu’on a aussi découvert que beaucoup d’action pouvait finir par rimer avec beaucoup d’irritation…

 

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