Le ton qui monte, les portes qui claquent, les silences lourds et terrorisants. La violence conjugale s’installe souvent sournoisement au sein d’un couple. Les limites de l’un (souvent, de l’une) sont repoussées, centimètre par centimètre, et, un beau jour, on se réveille en plein cœur d’une tempête toxique, dont on ne sait plus comment s’échapper. Mais comment distinguer les disputes de couple «saines» de la violence domestique? Comment détecter qu’une personne qu’on aime a des comportements toxiques? Comment reconnaître l’abus? Le chantage? L’humiliation? Le contrôle? L’intimidation? La jalousie? La violence conjugale a plusieurs visages, et elle sait très bien comment les cacher.

La violence psychologique est souvent une précurseure de la violence physique. Et ce sont les femmes, en grande majorité, qui encaissent les coups. Les statistiques sont déprimantes: au Canada, les féminicides sont en croissance. D’après l’Observatoire canadien du féminicide pour la justice et la responsabilisation, une femme est tuée tous les deux jours, et une femme sur trois subira de la violence physique ou sexuelle au cours de sa vie. La violence conjugale affecte la santé et le bien-être des femmes qui la subissent. Les conséquences incluent des blessures, des problèmes de santé chroniques, des troubles mentaux et des répercussions sur la santé reproductive. Ces conséquences peuvent persister même après que la violence conjugale ait cessé.

«La violence conjugale a plusieurs visages, et elle sait très bien comment les cacher.»

L’une des conséquences les plus dévastatrices de la violence conjugale est la solitude. Un partenaire abusif usera de son pouvoir pour isoler sa victime. Résultat: elle ne sait plus à quel saint se vouer, à qui tendre la main pour recevoir de l’aide, ou à qui demander des conseils pour y voir plus clair ou pour se sortir de ce calvaire. Une situation complexe, déjà que, dans plusieurs pays du monde, les violences infligées aux femmes par leur partenaire ne sont pas vues comme un crime. Les zones grises (aussi) font mal.

Pour aider les jeunes — les filles comme les garçons — à rapidement reconnaître ce qu’est un comportement conjugal abusif, le programme international Aimer sans abuser (Abuse is not love), mis sur pied par YSL Beauté, s’est donné la mission de sensibiliser plus de 2 millions de personnes à cet enjeu d’ici 2030. Des gestes qui pourraient paraître inoffensifs, comme ignorer son ou sa partenaire volontairement pour le ou la punir, menacer de dévoiler ses photos ou ses messages intimes, l’insulter pour lui faire perdre confiance en lui ou en elle, influencer délibérément ses émotions pour l’amener à agir d’une certaine manière, ne représentent que quelques-uns des comportements malsains que cette initiative veut mettre en lumière afin d’aider les jeunes à les reconnaître… pour qu’ils et elles puissent s’en tenir loin.

Je suis maman de deux garçons, et je vais leur faire lire le reportage que vous trouverez sur notre site web ellequebec.com. Si le cœur vous en dit, partagez cet article avec votre entourage; ça peut changer une vie.

Bonne lecture!

ELLE QUÉBEC — MARS 2024

ELLE QUÉBEC — MARS 2024Lian Benoit

Photographie Lian Benoit, Direction de création Samantha Puth, Stylisme Farah Benosman (Humankind mgmt), Maquillage Olivier Vinet, Coiffure David D’Amours, Production Claudia Guy, Assistants à la photographie Renaud Lafrenière et Raphaël Nikiema, Assistant.e au stylisme Patou, Lieu du photoshoot Hôtel William Gray

Photo Andréanne Gauthier
Stylisme Vanessa Giroux
Mise en beauté Sophie Parrot
Look col roulé (Ssense), veston (Afterme), bijoux (Drae Collection)

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