Salut! Je m’appelle Sophie et je suis extravertie. Par définition, «une personne dont le comportement est tourné vers le monde extérieur, qui recherche les échanges avec les autres». Donc, je vous laisse deviner ce que je choisis entre un souper avec des amis un mercredi soir et le tri de mes tiroirs à épices. J’aime bien tenir maison, mais je carbure à la chaleur humaine. Je me nourris aussi de spectacles de musique, de théâtre, d’expos et de restos. En plus, j’adore voyager, quitte à couper dans quelques essentiels pour rendre possible un départ encore plus essentiel.

Hyperactive culturelle et sociale, j’étais mal équipée pour survivre entre mes quatre murs, coupée d’à peu près tout ce qui m’apporte de l’oxygène. En 24 heures, mon calendrier est passé du rouge au (co-)vide. Les soirées se sont suivies et ressemblé au point où je ne savais plus ce qui distinguait un mardi d’un samedi soir. L’apéro en jouant au Rummy ou au Clue avec mes garçons pour ensuite «binge watcher» les Harry Potter (8 films de 21⁄2 heures) ou District 31 (dont le nombre d’épisodes frise les 18 chiffres) en mangeant de la fondue au chocolat dans le salon… On sucre tout pour mettre de la magie dans cette pandémie.

Bien sûr, j’ai fait des 5@7 Ginto-Zoom (après trois, j’étais tannée; rien de personnel, les amis, c’est le concept qui ne rend pas justice à une vraie rencontre), j’ai vu mes amis-voisins dehors, à deux mètres, avec quatre tites laines sur le dos. Par contre, je ne suis pas revenue à la maison pour me refaire une face de soirée en me changeant en vitesse; je n’ai pas couru pour être au resto à l’heure, après un détour au Manoir pour ma manucure (fille de magazine oblige!); ni fait de sprint à l’épicerie pour avoir tout ce qu’il faut pour la visite qui arrive tantôt. Je suis passée de «Bien sûr, on lunche avec plaisir… je suis libre dans trois semaines!» à «À quoi on joue ce soir, avant de plonger dans The Good Place

Comme dit Philou, mon grand de 14 ans: «100 soirs à “chiller”.» Et comme chantait Gerry: toujours vivante.

En vie et… ravie. Je croyais que ma nature avait horreur du vide. Nenon. Dans le fond, quand je n’ai pas à renoncer à une autre option, je suis super bien dans mon salon. Zéro FOMO. Reste à voir comment je vais gérer ça quand tout va recommencer à rouler… Je me souhaite de conserver cette très précieuse relation avec mon salon.

SOLIDAIRES

Au moment d’écrire ces lignes, le mouvement antiraciste hurle de colère aux États-Unis à la suite de la mort de George Floyd aux mains de la police. Mettre un carré noir sur son fil Instagram c’est bien, mais que restera-t-il après? De nombreuses personnes de la communauté noire d’ici et d’ailleurs demandent quels gestes seront posés. Au magazine ELLE Québec, nous prenons acte de ce qui se passe, nous réalisons que nous avons encore des «biais blancs» et nous nous engageons en toute sincérité à faire davantage pour la représentation de personnes racisées dans nos pages. Love.

ELLE Québec Juillet-Août 2020

ELLE Québec Juillet-Août 2020Royal Gilbert

Liv: Robe en coton (Zara), pantoufles en polyester (personnelles). Bianca: Robe en soie et coton (Bottega Veneta), boucles d’oreilles en argent sterling et perles (Deux Lions). Photographie ROYAL GILBERT Direction de création ANNIE HORTH Stylisme TATIANA CINQUINO Mise en beauté dirigée par NICOLAS BLANCHET, avec les produits Lise Watier et Oribe (Folio Montréal) Coupe OLIVIER MIOTTO (Suite105 par Glam) Production ESTELLE GERVAIS Post productions VALÉRIE LALIBERTÉ Vallali retouche photos Assistant à la photographie PASCAL FRÉCHETTE