Vins de qualité, gastronomie inventive, panorama pastoral, dunes, plages, bonhomie rurale… Si les atours de l’île (oui, c’en est techniquement une) ne datent pas d’hier, la pandémie, en nous invitant à explorer notre arrière-cour, les aura drôlement mis en lumière! À quatre heures de route de Montréal top chrono, voici ce qui nous attend dans le comté de Prince Edward.

La route des vins

Dans cette région vitivinicole, l’une des plus jeunes au pays, on cultive majoritairement du pinot noir et du chardonnay. Pourquoi? Parce que les cépages emblématiques de la Bourgogne s’acclimatent très bien au terroir, qui se trouve à la même latitude que la région française. Et ça nous ravit!
Cela dit, les vignerons font le pari de se distinguer les uns des autres en créant des produits uniques. Par exemple, à Milford, Lighthall Vineyards est l’un des rares établissements à élaborer des vins mousseux selon les méthodes traditionnelle et Charmat (seconde fermentation en cuve). Il concocte de plus ses propres fromages de lait de brebis. Dans les parages de Hillier, Rosehall Run Vineyards, qui compte parmi les plus vieux vignobles (il a 20 ans cette année), produit un étonnant chardonnay musqué.

Mais Karlo Estates, premier vignoble végétalien au monde, certifié par VegeCert, est assurément le plus différent de tous. Végane convaincue, Sherry Karlo s’assure qu’aucun produit ou sous-produit animal n’entre en contact avec ses raisins à aucun stade de la viticulture; avec le moût à aucune étape de la vinification; ni même lors de l’étiquetage de ses bouteilles. « Nous sommes aussi véganes qu’on puisse l’être! », jure-t-elle. Au goût, ça donne « des vins qu’on dit clean », où le fruit prend toute la place. Pour les accompagner, des amuse-gueules végétaliens sont au menu, y compris une « charcuterie » à base de plantes. Psitt, le domaine est doté d’un charmant « speakeasy », le Wine Bar, ouvert les vendredis et samedis soir. Et histoire de vivre une expérience gourmande extrême, on s’offre la dégustation Gold Medal, soit 13 vins assortis d’un surprenant repas à base de plantes et servi dans les vignes. Ce soir-là, c’était la cheffe Bailey Stocker qui était aux fourneaux.

Un outil pour tracer sa propre route : l’appli PEC Wine Explorer (en anglais).

Au fil des microbrasseries et des cidreries

Encore soif? En sus de sa quarantaine de vignobles, le territoire compte également deux distilleries, dix microbrasseries et plusieurs cidreries. Un tuyau si l’un aime le vin et l’autre la bière : à Hillier, un couple pourrait visiter le Domaine Darius, puis la sympathique microbrasserie Gillingham, qui a vue sur le vignoble de poche. En fait, les brasseurs sont issus de la famille des viticulteurs, et leur Humble IPA aux notes de pamplemousse est certainement la bière de l’été!

Toujours à Hillier, j’ai également beaucoup apprécié les accords cidre et chocolat noir qu’a imaginés la cidrerie Loch Mór. Sara Boyd, une « pommelière » certifiée par l’American Cider Association (soit une experte qui est au cidre ce que le sommelier est au vin, et l’un des trois seuls Canadiens à détenir ce titre) m’a entre autres appris que ses cidres peuvent accompagner tout un repas. En tout cas, conseil d’amie, on ne lève pas le camp sans avoir goûté au Pommeau, le plus gourmand des nectars!

La Millenium Trail

Long de 46 km, ce parc linéaire, vestige d’une ligne de chemin de fer abandonnée, relie d’ouest en est Carrying Place à Picton en passant à proximité des villages et vignobles. Cyclistes, randonneurs et cavaliers se partagent ce chouette sentier.

L’Arts Trail

« On visite le comté pour ses vins, sa gastronomie, ses bons restos, c’est ce qui a boomé ces cinq dernières années, mais aussi pour sa culture, car il y a ici une importante communauté d’artistes », m’explique Rosalie Maheux, une sculptrice native de Québec, qui travaille à la galerie Oeno, située à même le vignoble Huff Estates, à Bloomfield. Cette galerie d’art contemporain représente des artistes canadiens bien établis ou en ascension, et son jardin de sculptures attenant est peuplé d’œuvres monumentales absolument extraordinaires. Bon à savoir : l’Arts Trail regroupe une dizaine de galeries.

La Barn Quilt Trail

Elles éclaboussent de couleur les façades des granges et de certains commerces. Elles célèbrent la ruralité et un artisanat traditionnel quasiment oublié. « Elles », ce sont les eye candies du comté, des reproductions à grande échelle des motifs de courtepointes, qui nous racontent chacune une histoire! À Bloomfield, au café tapi au fond du jardin de l’auberge The Saylor House, Susan Little ne se fait pas prier pour nous raconter celle du papillon bleu…

Au gré des parcs

On l’a vu, le comté, c’est bien plus que le parc provincial Sandbanks, mais il se pourrait bien qu’on ait envie de s’éclater dans ses dunes et sur ses plages, pas vrai? Auquel cas, il faut impérativement réserver en ligne notre permis de fréquentation diurne. Idem pour le parc provincial North Beach, un endroit agréable où pique-niquer, faire une trempette rafraîchissante ou observer le coucher du soleil sur le lac Ontario. Quant au parc provincial Lake on the Mountain, c’est un plan d’eau mystérieux de la rive nord de l’île, un lieu paisible situé à 60 mètres au-dessus du fameux lac.

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*Retenir que la destination a une petite capacité d’accueil. Pour cette raison, le comté nous invite à réserver impérativement notre hébergement et nos accès aux parcs avant de lui rendre visite, de même que nos activités, autant que faire se peut. À noter que la haute saison court jusqu’à l’Action de grâce.

Pour d’autres bonnes idées de séjour, on consulte le guide Ulysse consacré à la destination.

 

Carolyne Parent était en partie l’invitée du comté de Prince Edward et de Region 9 Regional Tourism Organization (Ontario du Sud-Est).

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