Le film
Incendies, c’était d’abord une pièce de théâtre, celle du surdoué Wajdi Mouawad, qui mène actuellement de front pas moins de trois projets. En tournée internationale avec sa pièce
Seuls, il présente aussi au Québec sa plus récente création,
Temps, tout en préparant sa
Trilogie des femmes pour le prochain Festival d’Avignon. Quel joli prétexte pour discuter du beau sexe avec lui!

En tant qu’artiste, vous n’hésitez pas à explorer l’âme féminine. En quoi vous intéresse-t-elle?

Les personnages féminins sont porteurs d’un champ de bataille, pour paraphraser le titre d’une pièce du dramaturge roumain Matéi Visniec. Nous vivons encore une période où notre idée de ce qu’est une femme, de ce qu’elle doit être ou cherche à être, apparaît toute faite. Cela offre la possibilité de créer des figures controversées, grâce auxquelles on accède à un espace de questionnement, d’inquiétude, de dérangement.

Parlez-nous de quelques femmes qui vous inspirent ou que vous admirez.

L’écrivaine espagnole Maria Zambrano m’a ébloui par la puissance de son esprit. Elle a oeuvré toute sa vie à se tenir sur une ligne de crête entre poésie et pensée, ce qui fait d’elle une philosophe de premier plan et, en même temps, une poète singulière qui, sans jamais avoir écrit de poésie, a marché dans la clairière des mots enchantés. Par ailleurs, Jane Birkin et Andrée Lachapelle me chavirent par l’intelligence de leur démarche tant artistique que sociale. Elles s’engagent dans des causes désespérées [Andrée Lachapelle auprès d’Amnistie internationale, Jane Birkin auprès d’Info Birmanie] et les défendent jusqu’au bout. Ce sont des guerrières.

SOPHIE POULIOT

Photo: Jean-Louis Fernandez

Marie-Jo Thério

Entre un exil à Paris, des voyages sur quatre continents et un retour en terre d’adoption québécoise, c’est à Waltham, en banlieue de Boston, que Marie-Jo Thério a trouvé l’inspiration pour Chasing Lydie.

Un quatrième album qu’on n’attendait plus, car ce souffle aura porté l’artiste sur le chemin de sa grand-tante Lydia Lee pendant 10 longues années! L’aïeule de la chanteuse, aussi artiste et acadienne de souche, s’y révèle comme dans un film d’époque. On la découvre grâce à de vieux 78 tours, à des témoignages de parents éloignés et à la folle créativité de Marie-Jo.

Avec des chansons tantôt enjouées, tantôt poignantes, et des arrangements hyper recherchés, l’auteure de La maline signe son oeuvre la plus ambitieuse à ce jour.

EVELYNE CÔTÉ

Photo: Guillaume Simonneau

 

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