C’est un pur hasard, mais Ian Kelly se retrouve encore une fois en compétition directe avec Lady Gaga. «Je ne sais pas comment j’ai fait, mais c’est la troisième fois qu’un de mes disques sort le même jour que le sien. Disons que je ne risque pas d’être numéro un dans la liste des ventes!» lance-t-il en riant à propos de son plus récent album, All these lines.

En effet, les mélodies de Kelly, tantôt intimistes et caressantes, tantôt portées par des guitares enlevantes, ont peu de chances de faire compétition à la pop de Gaga dans les discothèques. Entre quelques réflexions sur la vie qui passe, le chanteur trentenaire s’amuse même de cette différence dans une de ses chansons, I Just Can’t Dance. «C’est une pièce entraînante que j’ai écrite pour m’excuser auprès de ma femme de ne pas être un bon danseur. Les gens qui nous ont vus à notre mariage peuvent en témoigner: sur une piste de danse, j’ai l’air d’un pantin désarticulé.» Sur le même morceau, il avoue candidement que ses chansons ne jouent pas à la radio. Pourtant, le Montréalais a eu du succès avec son disque Speak Your Mind, lancé en 2008: plus de 45 000 exemplaires ont été vendus. Si le suivant, Diamonds & Plastic, n’a pas connu le même sort, Ian Kelly se sent toutefois privilégié de pouvoir vivre de sa musique, des mélodies accrocheuses coulées dans le rock et l’expérience. «Je veux faire de la musique qui fait du bien et qui donne aux gens l’envie de monter le son dans leur voiture», dit-il. Mais honnêtement, ne rêve-t-il pas de trouver la formule magique pour que ses pièces jouent à la radio? «J’aimerais bien, mais j’ai abandonné. Il y a deux choses que je ne comprendrai jamais dans la vie: les femmes et le fonctionnement de la radio…»

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