Pourquoi avoir choisi l’écriture comme moyen d’exprimer la période cruciale durant laquelle vous avez décidé d’assumer votre transidentité?

J’ai commencé à écrire à 11 ans, et depuis, la littérature a sauvé ma vie à quelques reprises. Ç’a longtemps été mon refuge pendant mon enfance. J’étais solitaire, et c’était ma façon de me créer un univers, de me sentir à l’abri du reste du monde.

Qui sont les écrivaines qui vous ont inspirée, vos modèles?

Annie Ernaux, Sophie Calle et Sylvia Plath ont eu une influence certaine dans ma création. Nelly Arcan est celle qui m’a donné le goût d’écrire en partant de l’intérieur, d’une manière viscérale. Je me suis toujours dit que si j’écrivais un jour, j’essaierais de puiser au fond de moi.

Puisqu’il s’agit d’une autofiction, avez-vous cherché l’approbation de votre famille avant de publier?

Mon héroïne vit dans les années 1990 dans un village de 1200 habitants qui n’a pas les ressources nécessaires pour l’aider à se comprendre, à se mettre au monde. Pour l’inventer, je me suis inspirée de ce que j’ai vu chez d’autres, dans les médias, les films et les livres. C’est sûr qu’il y a des choses provenant de ma vie réelle, mais, contrairement à ma protagoniste, j’ai eu une enfance privilégiée, et mes parents m’ont accueillie et soutenue, ce qui n’est pas le cas de toutes les femmes trans. Je suis partie de certains faits réels, mais j’ai quand même brouillé quelques pistes.

La fille d’elle-même, de Gabrielle Boulianne-Tremblay, éditions Marchand de feuilles. leslibraires.ca

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