L’hôtel William Gray, qui a ouvert cet été, attire une clientèle aisée, des touristes qui profitent de son emplacement au cœur du Vieux-Montréal aux gens d’affaires du quartier, qui s’installent au bar après une dure journée de labeur. Le décor moderne et tamisé — qui reste intransigeant sur le bois verni, les fauteuils en cuir patiné et les lampes industrielles — rappelle celui d’un club sélect’, tout comme la carte bien fournie des cocktails. J’apprends que j’aurais pu y croiser Bono, le chanteur de U2, cet été. Il a loué une suite dans l’hôtel, un penthouse magnifique avec une salon, une large table à manger, une salle de bain ultramoderne et un jacuzzi sur la terrasse. Les autres chambres que je visite, certes moins extravagantes, ne renoncent pas au charme pour autant. La déco, bien pensée, se veut à la fois minimaliste et cosy. Je rêve de prendre un bain parfumé dans l’une des profondes baignoires et de me glisser entre les draps d’un grand lit deux places. M’offrir une staycation… Le concept, soudain, prend tout son sens.

Hôtel William Gray

Le bar de l’hôtel William Gray. / Crédit: ELLEQuebec.com

La visite m’a creusé l’appétit. Il est temps de me rendre au Maggie Oakes, le restaurant de l’hôtel dont j’ai entendu le plus grand bien. En arrivant depuis le lobby, la chambre froide, vitrée, se remarque au premier coup d’œil, de sorte que les clients peuvent admirer les belles pièces de bœuf vieillies qui se retrouveront dans leur assiette. De fait, le Maggie Oakes — du nom de jeune fille de la femme d’Edward William Gray, figure marquante du Vieux-Montréal au XVIIIe siècle et tour à tour notaire, shérif et négociant — est réputé pour son grill haut-de-gamme. Je remarque tout de suite les herbes aromatiques fraîches qui se déploient sur le mur du restaurant, dans de belles teintes de verts. Ce soir, c’est un dîner média, et le menu met l’eau à la bouche.

Maggie Oakes

Dîner média au Maggie Oakes. / ELLEQuebec.com

En entrée, j’hésite entre la roulade de râble de lapin aux champignons confits et à la purée de chou de kale ou le carpaccio de pieuvre. J’opte pour ce dernier, accompagné d’encre de seiche, d’un coulis de fruit de la passion et d’une salade de fines herbes. La portion est généreuse et le mélange des saveurs — le salé de la pieuvre, l’amertume du fruit de la passion — est étonnant. Les fines herbes qui proviennent du «mur vivant», de la coriandre entre autres, ajoutent une touche rafraîchissante et appréciée.

Maggie Oakes

Carpaccio de pieuvre. / ELLEQuebec.com

En plat principal, je n’ai pas hésité longtemps: le chef Derek Bocking, un ancien candidat de Top Chef, nous a vendu, avec aplomb, le magret de canard. Celui-ci, légèrement fumé, s’accompagne d’une purée de céleri-rave et de légumes du marché. C’est bon, surtout agrémenté d’une sauce au cassis acidulée.

Maggie Oakes

Magret de canard. / Crédit: ELLEQuebec.com

Mais le clou du spectacle reste le dessert: une mousse à la poire, présentée de façon originale, et servie avec une compote au caramel, un biscuit amande et noisette, une mini-poire pochée coupée en deux et une boule de crème glacée à la poire, au chocolat blanc et au poivre. Le tout est surprenant et délicieux… et se mange sans faim! On y retourne? Certainement!

Maggie Oakes

Le dessert, clou du spectacle! Crédit: ELLEQuebec.com