Quelques hommes, mais surtout des femmes, certaines à la tête coiffée d’un foulard, à l’image de Louise au volant de sa Thunderbird décapotable, s’étaient réunis au Roy Thomson Hall de Toronto. Au total, près de 800 personnes ont assisté à la discussion qui s’est tenue avec les actrices Geena Davis et Susan Sarandon.

Drôles et détendues, les deux vedettes ont commenté plusieurs scènes du film, racontant un lot d’anecdotes sur le tournage. Pour Geena Davis, ce long métrage a été déterminant. «Ça a complètement transformé ma façon d’être et de penser», a-t-elle raconté. Désormais, elle choisit ses rôles en fonction de l’image positive que le film donne des femmes. Et parfois, l’attente peut être longue. Que ce soit sous les traits d’une joueuse de balle molle dans A league of their own ou de la présidente des États-Unis dans la série Commander in chief, ou par sa fondation, le Geena Davis Institute on Gender in Media, la comédienne milite pour une meilleure représentation de ses paires à l’écran.

On se rappelle aussi que c’est Thelma et Louise qui nous a fait connaître un jeune acteur prometteur dont le monde entier s’est ensuite entiché: Brad Pitt. Alors âgé de 28 ans, il y incarne un autostoppeur qui fera un bout de chemin à bord de la décapotable avant de se retrouver au lit avec Thelma, dans une scène torride et inoubliable! Geena Davis a fait crouler de rire le public en racontant sa première rencontre avec l’acteur, à l’époque inconnu. «Je devais faire auditionner cinq gars, tous plus beaux les uns que les autres. Brad Pitt passait en dernier, et j’ai été stupéfaite au point où je n’arrivais plus à me souvenir de mon texte. Quand le réalisateur m’a demandé si j’avais préféré l’un ou l’autre, j’avais même oublié son nom et j’ai répondu… le blond! » a-t-elle confié.

Après deux heures d’entretien, les deux actrices s’en sont retournées, main dans la main, tels leurs personnages dans la scène finale du film, qui se termine sur leur plongeon dans les profondeurs du Grand Canyon.

Thelma et Louise, un film mythique

C’est au Festival de Cannes que le long métrage de Ridley Scott obtient ses premières critiques favorables. On souligne alors l’audace du scénario. À sa sortie, le film soulève les passions: on le dit féministe, et on l’accuse de glorifier la violence et le suicide alors que d’autres le qualifient de formidable et de véridique. Toute cette polémique n’empêche pas son succès : il obtient six nominations et repart avec la statuette du meilleur scénario de la cérémonie des Oscar.

En apparence anodine, l’histoire aborde un lot de sujets controversés. Deux copines prennent le large, le temps d’un week-end, pour une virée qui leur permettra de fuir leur quotidien. Mais l’escapade tourne mal: une tentative de viol se solde par un meurtre, et les deux femmes deviennent des fugitives en cavale à travers les États-Unis. Et à la fin, piégées, plutôt que de se rendre, elles décident de… «poursuivre leur route».

 

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