«Mon Dieu, que je me répète!» s’exclame la comédienne au beau milieu de notre entretien. On dit souvent que les artistes – tout comme les politiciens – ont des «cassettes», des réponses toutes faites qu’ils reprennent ad nauseam en entrevue. Mais, avec Mélissa Désormeaux-Poulin, c’est différent. Si ses réactions se ressemblent d’une fois à l’autre, d’année en année, c’est tout simplement parce qu’elle est… conséquente. Et sincère! Ses grands yeux vifs la trahissent: même devant l’enregistreuse d’une journaliste ou l’objectif d’un photographe, vêtue d’une extravagante robe DUY en plumes d’autruche, elle reste profondément elle-même.

Ce mois-ci, l’actrice révèle au public qui la suit depuis près de 30 ans – Mélissa a commencé sa carrière en jouant dans des publicités à l’âge de 6 ans – un côté comique de sa personnalité qu’il connaît moins. Elle incarne Estelle, maman pressée, professionnelle occupée et amoureuse blasée dans Le trip à trois, un film qui met également en vedette l’humoriste Martin Matte. «Je suis sortie de ma zone de confort, explique-t-elle. Je caressais le rêve de faire de la comédie depuis longtemps. En tant qu’actrice, j’aime me réinventer, me mettre en danger. Et avec Le trip à trois, j’ai été servie! (rires) Heureusement, j’étais bien entourée. Martin [Matte] est le roi de la comédie, et je suis très à l’aise dans le drame: on était donc une équipe tout indiquée pour jouer dans une comédie dramatique.» Avide de sensations fortes dans sa vie professionnelle, la maman de deux petites filles, Léa et Florence, avoue toutefois avoir une vie personnelle assez rangée. «Je recherche la stabilité… mais pas dans mon travail! Être comédienne est insécurisant, mais je trouve mon équilibre en étant très “groundée” dans mon quotidien.»

Celle qui joue aussi avec brio une avocate du droit de la famille dans la télésérie Ruptures (dont la troisième saison sera diffusée cet hiver) a eu un horaire plus que chargé au courant des dernières années. Elle a brillé dans plusieurs téléséries populaires (Mensonges, Ces gars-là) et films acclamés (Incendies, Gabrielle). Et l’engouement pour la jolie comédienne n’est pas près de s’essouffler! Prochainement, en 2018, elle prendra notamment les traits d’une femme endeuillée, mère de deux jeunes filles, dans Dérive, le premier long métrage de David Uloth. «C’est un film plus underground, très différent de Trip à trois. En lisant le scénario, je suis tombée en amour avec l’histoire de ces trois filles qui apprennent, ensemble, à devenir des femmes…»

Entre deux projets, prend-elle parfois le temps de souffler? «Je ne suis pas une workaholic, dit-elle. En vieillissant, j’ai plus souvent envie de décrocher, parce que ça me nourrit en tant que comédienne, mais aussi comme personne. Et de toute façon, je n’ai pas le choix: je suis une mère avant tout! Mais j’ai grandi sur les plateaux de tournage, et je m’y sens comme chez moi. Je suis très heureuse quand je travaille.» Et on l’est tout autant de la voir aussi souvent sur nos écrans!

Le trip à trois sera en salle le 20 décembre.