« Pieces of a Woman » est un de ses films qui vous prend aux tripes dès les premières secondes. Qui vous laisse, même une fois le générique de fin terminé, groggy d’émotions. Viscéral et bouleversant, le premier long-métrage américain du réalisateur hongrois Kornél Mundruczó mérite qu’on lui consacre deux heures de notre temps, tant il vaut le détour. C’est également l’occasion de voir Vanessa Kirby – que les fans de la série « The Crown » auront reconnu – irradier l’écran avec ce premier grand rôle. Magistrale du début à la fin, l’actrice de 32 ans mérite amplement la coupe Volpi de la meilleure interprétation féminine, remportée grâce à sa prestation, lors de la Mostra de Venise, en septembre dernier.

Martha (Vanessa Kirby) et Sean (Shia LaBeouf) nagent dans le bonheur. Le couple s’apprête à accueillir son premier enfant. Une petite fille. Mais le soir de l’accouchement, que les futurs parents ont choisi à domicile, vire au drame. Leur sage-femme, déjà retenue par un autre accouchement, est remplacée au débotté par une de ses consœurs. Commence alors un poignant plan-séquence long de vingt-trois minutes, donnant le ton de ce mélodrame déchirant. Après un travail compliqué, le nouveau-né, âgé de seulement quelques minutes, devient bleu, suffoque, et succombe. Brisés, Martha et Sean doivent faire face à la perte de leur enfant et apprendre à vivre avec le fantôme de ce petit être ; surmonter l’épreuve du procès intenté contre la sage-femme tenue pour responsable. Mais également se confronter aux regards de leurs proches, ainsi qu’aux leurs. Ne vivant pas ce deuil périnatal de la même façon, le couple se déchire. Sean s’enfonce tandis que Martha tente, tant bien que mal, d’avancer.

Une ode à la renaissance

Bouleversante, Vanessa Kirby porte à elle seule le film de Kornél Mundruczó. Au fil de cette terrible épreuve, elle dévoile avec justesse et pudeur la force et les failles de son personnage. Une prestation qui pourrait valoir à son interprète l’une des statuettes tant convoitées, lors de la prochaine cérémonie des Oscars. C’est en tout cas ce qu’on lui souhaite.

« Pieces of a Woman » est avant tout le portrait intimiste d’une femme, d’une mère, meurtrie par la perte d’un être qu’elle a portée neuf mois durant. Une terrible épreuve inspirée du drame vécu par son réalisateur. Mais c’est également l’histoire d’une destruction, d’une reconstruction, d’une renaissance. L’histoire d’un retour en arrière impossible qui, par conséquent, ne laisse pas d’autre choix à son héroïne que de se relever. Car aussi cruelle que la vie puisse être, celle-ci continue d’avancer, inéluctablement.

Mais ce superbe mélodrame, aussi saisissant soit-il, est également porteur d’un message d’espoir. La promesse d’une douleur apaisée lorsque le temps aura fait son œuvre, et de lendemains plus doux et sereins.

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