Malgré l’annulation du Festival de Cannes en pleine pandémie, l’organisation a tout de même décidé d’offrir une sélection officielle 2020 aux cinéphiles du monde entier. Le film Nadia, Butterfly, du réalisateur Pascal Plante (Les faux tatouages), est le seul film québécois à avoir fait partie de cette prestigieuse sélection. Il met en vedette la nageuse québécoise Katerine Savard dans le rôle d’une jeune athlète canadienne de 23 ans qui participe à ses derniers Jeux Olympiques. À la recherche de son identité profonde, la jeune femme ne manque pas de s’étourdir dans un Tokyo où le sexe, l’alcool et la drogue font partie des mœurs du village olympique. Rencontre avec une femme battante et résiliente.

Katerine, comment s’est déroulée ton expérience de tournage pour le film Nadia, Butterfly?

C’était tellement nouveau comme expérience. Même si je jouais le rôle d’une nageuse olympique, ce qui est mon champ d’expertise, je suis carrément sortie de ma zone de confort. Mon personnage, Nadia, est assez différente de moi. Il y a des gens qui vont penser que ce film décrit mon expérience aux Jeux olympiques, mais c’est faux… L’histoire de Nadia est loin de la mienne. Cependant, j’ai adoré interpréter le personnage. Je suis très proche de mes émotions, donc pleurer et rire était facile pour moi.

Comment t’es-tu retrouvée au sein de la distribution?

C’est Pascal Plante, le réalisateur, qui m’a téléphoné pour me poser des questions sur le modus operandi des Jeux olympiques. Quelques mois plus tard, il m’a contactée de nouveau pour m’inviter à passer une audition. J’étais ravie. J’ai tout de suite dit oui! Il a fallu que je fasse des tests avec plusieurs personnes, dont un avec ma grande amie, Ariane Mainville, qui est aussi nageuse. La complicité était là. Pascal nous a choisies toutes les deux.

Le film a été sélectionné à Cannes, mais il n’y a pas eu de Festival. N’est-ce pas un peu frustrant?

Bien sûr, j’étais un peu déçue de ne pas y aller, mais, en même temps, je ne me suis pas autorisée à plonger dans la déception. Toute cette histoire est tellement exceptionnelle. Car si on m’avait dit qu’un jour je jouerais dans un film sélectionné à Cannes, je ne l’aurais pas cru. Et je me dis qu’en situation de pandémie, le plus important, c’est d’être en santé.

Comment la COVID-19 a-t-elle modifié ton parcours d’athlète?

En fait, ça devait être ma dernière année de compétition. Je suis en fin de carrière. Je ne pensais même pas que je nagerais encore en 2020. J’avais pris une pause de cinq mois en 2018 pour réfléchir à la question et décider si j’arrêtais la natation ou pas. Finalement, j’ai retrouvé le désir de refaire du sport de haut niveau et de revivre les Jeux une dernière fois. Le fait que tout soit repoussé m’oblige à faire encore bien des sacrifices sur le plan de l’alimentation, du sommeil, de ma vie sociale et scolaire, et de l’entraînement. À mesure que je vieillis, ces efforts sont de plus en plus exigeants. Et je veux voyager après ma retraite sportive, enseigner dans d’autres pays, alors ces projets-là aussi sont repoussés dans le temps. J’ai tout de même gardé le rêve olympique et ma motivation. J’espère donc qu’il y aura des Jeux en 2021.

L’équipe de production de Nadia, Butterfly s’est rendue au Japon pour tourner dans les vraies installations olympiques. C’est comme si tu avais eu un avant-goût des Jeux olympiques?

Je sais. C’est fouuuuuu! Je suis une des rares athlètes à avoir vu les lieux avant les Jeux. Peut-être que ça va me donner une chance pour l’année prochaine. (Rires) En plus, le fait d’y être avec Ariane était encore plus surréaliste.

Le film Nadia, Butterfly prendra l’affiche le 18 septembre.

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