Dans votre capsule de présentation, vous dites vouloir «renverser la pensée dominante». Entre nous, c’est quoi, la pensée dominante?

LILI: Dans l’espace médiatique, les opinions proviennent souvent du même groupe, celui des hommes blancs baby-boomers. Ils sont surreprésentés par rapport à leur poids réel dans la population.

JUDITH: C’est aussi la pensée qui ne dérange pas, la pensée qu’on aime entendre. On aime ça se faire dire qu’on est beaux, qu’on est bons, qu’on est fins! C’est une pensée qui n’est pas critique, qui réconforte.

En plus de dénoncer cette pensée, vous dites aussi que vous voulez détruire les baby-boomers. Pourquoi? Ils sont méchants?

J: Je pense que toutes les générations rêvent de les détruire!

L: Toutes les générations ont eu cette même envie de détruire la génération qui les précédait. Même les baby-boomers. Mais bon, on ne veut pas les détruire littéralement, là! On les aime, les baby-boomers!

J: Même si c’est la génération qui a eu tout cuit dans le bec et qui, aujourd’hui, nous sert des leçons à deux cennes avec lesquelles on n’est pas du tout d’accord.

Quel conseil provenant des mâles soi-disant bien-pensants êtes-vous tannées de vous faire servir?

L: Qu’on devrait être plus gentilles, plus positives, plus souriantes… Bref, c’est une façon détournée de nous dire qu’on ne devrait pas être si critiques.

J: Qu’on devrait s’inspirer des hommes qui croient avoir tout compris du féminisme, et qui nous expliquent ce que c’est. Euh… Désolée, messieurs, mais vous ne pouvez pas être à la même place que moi dans la compréhension du féminisme. Je suis une femme, pas vous!

Sur les réseaux sociaux, que préférez-vous recevoir de la part d’un vieux mononcle que vous ne connaissez pas: des insultes, des conseils paternalistes ou une demande en mariage?

L: Des insultes!

J: Moi aussi! Ç’a l’avantage d’être clair. Le problème, avec les conseils de mononcles, c’est que ça prend un temps fou à expliquer à ces hommes-là à quel point ils n’ont rien compris! Quant aux dragueurs, ce sont les pires. Ils t’écrivent des «Allo, tu as de bel sourir» et, quand ils voient que tu ne leur répondras pas, ils te traitent de tous les noms. 

L: On connaît tellement de filles à qui ça arrive tout le temps. Eille! Je ne te connais pas, monsieur, je ne te dois pas de réponse!

Quel est votre degré de dépendance à Facebook?

J: C’est le degré «maladie mentale»! Des fois, il faut que je recharge mon téléphone trois fois par jour, mais j’ai l’excuse de dire que c’est pour mon travail…
L: En tournage, dès qu’on a cinq minutes de pause, elle sort son téléphone.
J: Oui, mais je peux passer une soirée entière avec ma blonde sans même le «checker»…
L: Wahouuu! Bravo!

Soyez franches: quelle qualité enviez-vous à votre partenaire web?

J: Son guts! Lili ose faire des choses que je n’ose pas faire, comme montrer ses seins [à l’écran]. Aussi, j’ai tendance à choisir mes batailles, tandis qu’elle, elle est de tous les combats! J’admire son courage et sa ténacité! Ç’a l’air quétaine, dit de même…

L: Moi, j’envie ta force de caractère, Judith. Tu réfléchis sans arrêt, ta pensée évolue, tu te remets énormément en question. J’aime bien ton imprévisibilité, aussi. On ne sait jamais si tu vas trouver nos idées formidables ou médiocres. Bon, ce n’est pas tant une qualité, mais j’aime ça!

À DÉCOUVRIR:

5 questions à Elizabeth Plank, feministabulous en chef!

Valérie Roberts: beauté tatouée

Comment vaincre le syndrome de l’imposteur