Quand j’ai auditionné pour le rôle de Pascal Dion dans Épidémie, je venais à peine de terminer le tournage de la série Le chalet. Je braillais sans arrêt. Je pense d’ailleurs que c’est la fin de cette série qui m’a aidé à obtenir le rôle [du graphiste et conjoint du ministre Laurent Demers (Guillaume Cyr)]. Je me sentais dans une zone émotive où j’étais rarement allé dans ma vie. Je me suis donc rendu à l’audition, sans aucune attente, mais je me disais quand même que tout était en place pour que les choses se passent.»

Et les choses se sont passées. Le comédien est d’ailleurs comblé du choix de la production. «Guillaume Cyr et moi formons un couple anticasting en comparaison de ceux qu’on est habitués de voir au petit écran. Un couple “normal”, précise-t-il en mimant des guillemets, qui tente d’avoir un enfant. Je crois que c’est au service de la communauté gaie, cette normalisation. Il faut arrêter de vouloir que les téléspectateurs comprennent immédiatement qu’un personnage est gai parce qu’il est flamboyant ou qu’il est coiffeur! Il ne faut plus jeter de sort et stéréotyper l’orientation sexuelle!»

En effet. Et c’est une réflexion que le trentenaire a entamée depuis quelque temps déjà. «Je sais que je vais devoir me faire à l’idée qu’on ne va peut-être m’appeler que pour jouer des rôles de gais. C’est difficile à accepter parce que j’ai tellement envie d’interpréter des personnages, sans nécessairement avoir à incarner leur orientation. Est-ce que leur vie sexuelle et amoureuse ne pourrait pas être au deuxième plan? Je ne veux pas qu’on me mette dans la catégorie “homme homosexuel qui doit absolument jouer des gars gais”. Il faut miser sur la capacité des acteurs à se fondre dans leurs personnages.»

Et ce n’est pas en personnage mais bien en Félix-Antoine qu’il œuvre comme Fantastique au sein de l’émission de radio Véronique et les Fantastiques depuis l’automne dernier. Et ce contrat le stimule au plus haut point.

«Je n’y crois pas encore, confesse-t-il, des étoiles dans les yeux, et je ne suis pas près d’en revenir! La radio, c’est un média que j’adore, parce qu’il permet un accès direct aux auditeurs. J’ai aussi la liberté d’y être 100 % moi-même, et je crois que c’est là que je suis le meilleur. J’aime mettre ma personnalité au service de mon travail. J’ai la chance d’être extraverti et de pouvoir utiliser ce côté de moi! Puis, la radio m’aide vraiment à devenir un meilleur acteur: ça me pousse à réfléchir, à voir les choses différemment. C’est un bagage de vie que j’emmagasine et qui pourra me servir au quotidien. Et on va se le dire: la radio, c’est comme un camp de vacances pour adultes!» (Rires)

William Arcand