C’est le temps rêvé de l’année pour tous les cinéphiles canadiens. Du 9 au 18 septembre 2021, le TIFF est présenté sous un modèle hybride, c’est-à-dire, avec des projections virtuelles et d’autres en présentiel. Plusieurs films sont à regarder, mais ces 10 films réalisés par des femmes sont une bonne façon d’entamer le plus grand festival de cinéma au monde.

Ali & Ava (Clio Barnard)

Acclamée par la critique pour son dernier film, Ali & Ava, la réalisatrice britannique, Clio Barnard (Dark River) donne une nouvelle tournure à un concept classique. Soit, deux personnes venant de deux milieux différents avec des intérêts différents, se rencontrent et développent un lien indéniablement profond. Dans le cas de ce drame romantique, il s’agit de Ali, un propriétaire anglo-pakistanais qui fait face à des problèmes de mariage et de Ava, une enseignante née en Irlande et mère monoparentale de cinq enfants. Clio Barnard en fait un film tendre et profond qui rappelle la force des relations humaines.

Beba (Rebeca Huntt)

Beba ne ressemble à aucun autre film projeté au festival cette année. Ce documentaire est un premier long-métrage pour la réalisatrice Rebeca «Beba» Huntt, qui tourne la lentille vers elle-même. Huit années de travail plus tard, le documentaire autobiographique présente un portrait nuancé et sincère de la réalisatrice new-yorkaise d’origine afro-latino. Nous suivons son histoire, mais aussi celle de sa famille – sa mère étant originaire du Venezuela et son père de la République Dominicaine – où des traumatismes historiques, sociétaux et générationnels sont abordés en raison de l’influence de ceux-ci sur leurs vies.

I’m Your Man (Maria Schrader)

I’m Your Man (ou Ich bin dein Mensch dans sa langue d’origine), réalisé par l’allemande Maria Schrader, est un film de science-fiction qui peut nous rappeler la série Black Mirror, mais avec un soupçon de romance. Alma (Maren Eggert), une scientifique sceptique qui, afin d’avoir des fonds pour sa recherche, doit évaluer et vivre avec un robot humanoïde (Dan Stevens dans Downton Abbey) dont la seule mission est de la rendre heureuse. Est-ce qu’un robot peut être le partenaire parfait ? Et, tombera-t-elle en amour avec lui, comme il l’est supposément d’elle ?

Night Raiders (Danis Goulet)

Night Raiders de Danis Goulet est certainement le film le plus attendu du TIFF 2021. Mais soyez avertis : le film de la réalisatrice crie-métisse, dépeint une réalité qui peut être difficile à regarder, surtout pour les personnes ayant vécu de la violence et des abus, et vivant avec un traumatisme intergénérationnel causé par le colonialisme. Ce film à suspense se déroule dans un futur proche, en Amérique du Nord, déchiré par la guerre. Il suit Niska (Ella-Máijá Tailfeathers), une mère crie qui se joint à un groupe d’autodéfense pour contrer les militaires qui se sont emparés de sa fille afin de la placer dans une institution d’État. Soyez prêt pour un film qui vous marquera longtemps, avec des performances puissantes et une réalisation époustouflante.

Quickening (Haya Waseem)

Pour son premier long métrage, la scénariste et réalisatrice pakistanaise Haya Waseem, examine la pression que les jeunes femmes de couleur, vivant en Amérique du Nord, doivent constamment subir, surtout lorsqu’il est question de relation amoureuse, de la famille et de la santé mentale. Quickening suit Sheila (Arooj Azeem), une adolescente canadienne d’origine pakistanaise, qui tombe amoureuse pour la première fois et qui essaie d’être libre tout en terminant sa première année d’université. Pas longtemps après sa première relation sexuelle, son copain la quitte et elle perd tranquillement son sens de la réalité, en s’éloignant de ses amis, de sa famille et de sa communauté.

Scarborough (Shasha Nakhai & Rich Williamson)

Pour leur premier long métrage, les cinéastes torontois Shasha Nakhai et Rich Williamson se sont unis pour adapter à l’écran le livre Scarborough de Catherine Hernandez, acclamé par la critique. Le film suit trois familles ayant des problèmes d’addiction, de dette et des emplois instables. Au cœur de ce film émouvant, trois jeunes enfants sont dans le même programme à leur école : Laura, négligée par ses parents, Bing, un garçon Philippin qui vit avec un père abusif ayant une maladie mentale et Sylvie, une jeune autochtone dont la famille se voit refuser un logement permanent.

Silent Night (Camille Griffin)

Lorsque Keira Knightley est dans un film, il faut le regarder. Dans cette comédie noire britannique de Camille Griffin, Nell (Keira Knightley) se prépare pour recevoir ses amis et sa famille dans sa maison pour un parfait rassemblement de Noël, minutieusement planifié. Or, très vite sa soirée parfaite tombe à l’eau lorsqu’un nuage toxique menace de tuer tout le monde en Angleterre. Lily-Rose Depp (The King), Matthew Goode (Downton Abbey), Kirby Howell-Baptiste (The Good Place) et Annabelle Wallis (Peaky Blinders) font aussi partie de la distribution de ce film.

The Power of the Dog (Jane Campion)

Quand Jane Campion, la première cinéaste lauréate de la Palme d’Or au Festival de Cannes en 1993 pour La leçon de piano, réalise un nouveau film, les gens y prêtent attention. The Power of the Dog, adapté du roman de Thomas Savage, est son premier film depuis 2009 (Bright Star), ce qui le rend d’autant plus attendu. Phil (Benedict Cumberbatch), un éleveur du Montana, devient déterminé à détruire la vie de la nouvelle femme veuve de son frère, Rose (Kristen Dunst) et celle de son fils.

Titane (Julia Ducournau)

Le nouveau film de la cinéaste parisienne Julia Ducournau, a fait la une des journaux plus tôt cette année lors de sa présentation à Cannes pour plusieurs raisons. La première ? Il est question dans ce film à saveur body horror, d’une femme vivant avec des répercussions graves après avoir vécu un grave accident d’auto lorsqu’elle était enfant et qui aura plus tard une relation sexuelle avec une voiture. (Oui, vraiment) Mais le plus important : ce film a gagné le prix de la Palme d’Or, ce qui fait de Julia Ducournau la deuxième femme de toute l’histoire du Festival de Cannes à obtenir cet honneur.

Wochiigii lo: End of Peace (Heather Hatch)

La cinéaste Heather Hatch a passé cinq ans à filmer les manifestations et les contestations judiciaires contre le barrage hydroélectrique controversé du site C en Colombie-Britannique pour réaliser son dernier documentaire. Le barrage traverse la rivière Peace (le 13e plus long réseau fluvial du monde) dans une région principalement habitée par des peuples autochtones dont les Premières Nations de West Moberly et de Prophet River. Deux communautés protégées par les droits des peuples autochtones du Traité 8. Ce documentaire ouvre les yeux des spectateurs en montrant les coulisses de leur combat et en présentant certains des principaux dirigeants. Ce film est aussi un rappel brutal des coûts environnementaux, sociaux et humains du barrage.