En amour, vous êtes séduit par… 

Je sais que l’authenticité est vendue à toutes les sauces ces temps-ci mais la vraie, la sincère authenticité me séduit… Pas l’authenticité commerciale, mais bien l’authenticité viscérale. J’aime profondément les gens vrais, gentils, bons, à l’écoute, en amitié tout comme en amour. On rajoute à ça une pincée de vivacité d’esprit et un regard aiguisé; je craque. C’est d’ailleurs ce qui m’a séduite chez mon mari: son cœur, son esprit, et son… 😉

Votre designer chouchou…

Rad Hourani, pour la puissance et la force de la ligne et la coupe épurée. Je vois ces créations comme une armure de confiance.

Le défaut que vous ne pardonnez pas…

Je n’ai aucune patience envers les gens méchants. J’ai le bouton «out» assez facile lorsque j’en suis témoin. T’es pas un gentil? Out. Ciao! Tu ne fais plus partie de ma vie. Je n’ai plus de temps pour toi. Avec le temps, j’ai appris à m’entourer de gens foncièrement bienveillants. À la job, en amour, en amitié…partout. Apprendre à connaître sa propre valeur et à bien s’entourer est un grand apprentissage. Mettre des limites, aussi.

Vous ne quittez jamais la maison sans…

Mon Purell? Mon masque? Ma visière? Oui, tout ça. Nouvelle réalité 2020. Et sans mon cache-cernes. Les maudits cernes, l’éternel complexe de mon adolescence et de ma vie d’adulte. En étant une jeune mère, ça ne va pas en s’améliorant, je vous en passe un papier.

Votre restaurant favori…

Un petit restaurant de pizza, à l’hideuse décoration intérieure de clowns – parce que les propios trippent un peu trop sur le Cirque du Soleil – dans un petit village en Toscane, en Italie. Une expérience extraordinaire. Leur pizza prosciutto maison et roquette s’est classée 2e dans un concours international. Et quand c’est la mamma qui t’apporte elle-même sa mousse au chocolat, tu sais que t’es en business!

Votre petit geste pour sauver la planète…

Je suis une GRANDE amoureuse de l’époque Midcentury. La décoration intérieure de notre maison en est un hommage. La plupart de nos meubles sont des vestiges revampés des années 1950-60. J’aime savoir que derrière un morceau de bois ou un tissu se cache un bout d’histoire d’une famille québécoise. Je trouve cela émouvant. Alors, moins de consommation, et mon cœur est heureux lorsque je parcours les rangées d’une brocante.

La pièce que vous préférez dans votre garde-robe…

Je peux être 100% transparente avec vous? J’ai dépensé énormément dans ma jeunesse en fringues. Ils étaient au cœur de mon estime personnelle et de mon mood de la journée. Puis, j’ai eu des enfants. Ce n’est pas très glamour à dire mais le côté «pratique» a pris le dessus. Vous savez du satin, ça camoufle très mal les bisous de beurre d’arachide et petits doigts gras plein de bonheur. Alors, j’attends. Le moment reviendra où je pourrai réinvestir dans ma garde-robe. Sinon, je vous répondrais sans doute, une paire de bottes hommage à David Bowie en cuir rouge vif achetées à New York. Ou cette robe de style Tweegy, vestige des années 60, sortie tout droit du Swinging London, achetée dans le quartier londonien de Shore Ditch. Lorsque je l’ai trouvée, j’ai hurlé de joie dans la boutique.

En ce moment, vous rêveriez d’être…  

Totalement libre du regard et de l’opinion d’autrui. D’écouter mon cœur, seul. L’objectif que je me suis fixée pour mes 40 ans: être totalement assumée. Take it or leave it.  J’ai terminé de tenter de me dénaturer pour plaire. J’y arrive lentement mais surement. Oui, je suis vivante, oui, je suis loud, oui, je suis expressive, oui, je suis super sensible, oui, je ris fort, oui, je suis impulsive, oui, je suis de nature heureuse, oui, je suis in your face oui, oui, oui, oui, oui, oui à 10000 affaires qui peuvent déranger les plus passifs. Mais t’as encore rien vu mon ami, j’ai la tête pleine de rêves. Accroche-toi.

La première personne à qui vous avez pensé ce matin…

Au bébé, ma Bowie. Je me suis demandé si la couche avait débordé durant la nuit.

Vos amis diraient de vous que vous êtes…

Intense, entière, généreuse…et lente à répondre aux textos.

Votre dernière découverte musicale…

Circles, de Mac Miller, me calme quand mon cerveau est inquiet du futur. Aussi l’album SOMMM d’Ariane Moffatt et d’Étienne Dupuis-Cloutier joue souvent dans mes oreilles.

Votre produit de beauté essentiel…

Ce n’est pas un produit, c’est une personne. Ma déesse et sauveuse de peau asséchée et fatiguée: Sabrina Mansour du Spa Di’oro à Sainte-Julie. Une formidable rencontre.

Le dernier texto que vous avez reçu…

«Es-tu passé pogner le pain à l’épicerie?»

Le film qui vous a le plus marqué…

Le film argentin Wild Tales de Damian Szifron (qui est constitué de courts métrages autour du thème de la colère explosive) a été extrêmement jouissif et libérateur à regarder. L’idée de me lancer en réalisation est née suite à l’écoute de ce film.

J’ajouterais un traumatisme d’enfance: Le choix de Sophie. Le cauchemar d’avoir à choisir entre deux enfants. J’y rêve au moins une fois par mois, ce film est une véritable hantise.

Votre juron favori…

Le classique et la totale: Esti-de-calisse-de-tabarnak. Je ne fais rien à moitié. Pour être franche, J’ADORE sacrer. Ça colore notre langue et ça traduit bien un état d’esprit rapidement.

Les gens seraient surpris d’apprendre de vous que…

Plusieurs choses:
-Que je me suis promise de réaliser un documentaire avant mes 40 ans.
-Que sous cette couverture de fille enjouée et spontanée se cache un esprit qui bouillonne au grand besoin de générer de la création. J’ai envie de pondre 100000 idées télé. La conception et la réalisation m’intéressent grandement. Le désir de passer dernière la caméra est de plus en plus présent, en vieillissant.
-Que j’ai un caractère plus explosif qu’on ne le croirait.
-Que, dans l’intimité, j’ai un sens de l’humour assez corsé qui peut surprendre au premier abord.
-Que j’ai de plus en plus de mal à me séparer de ma casquette, de mes bottes de caoutchouc achetées en quincaillerie et de la chemise à carreaux de mon mari. Ce sera sans doute l’uniforme de mon année 2020. J’ai découvert durant la pandémie que j’éprouve un sentiment de liberté lorsque j’ai les deux mains dans la terre à planter mes annuelles, tailler mes arbustes et jouer dans mes fines herbes.

La cause qui vous mobilise…

L’ANEB (anorexie et Boulimie Québec) La pression de l’image corporelle, majoritairement chez les jeunes filles, est un réel enjeu. Je veux que mes filles grandissent fières de chaque centimètres de qui elles sont. Nous avons d’ailleurs nommé notre petite dernière Bowie, en hommage, évidemment, à David Bowie. Nous voulions lui laisser le droit d’être aussi colorée dans la vie qu’elle le désirerait.

Le conseil que vous auriez aimé recevoir il y a 10 ans…

Tu en vaux la peine. Tu mérites d’avoir ce rôle si tu le décroches. Tu mérites d’être aimée entièrement. Tu mérites de verbaliser tes besoins. Tu mérites de mettre des limites quand on te fait suer. Tu mérites de te trouver belle. Ta voix mérite d’être entendue. Bref: TU. ES. ASSEZ. BIANCA.

Votre émoticône favori…

Le petit bonhomme jaune qui pleure de rire que je ponctue après un gag. J’ai sans cesse peur de blesser l’autre alors je m’assure toujours que le ton ma blague est bien reçu.

Le balado auquel vous êtes accro…

Je ne me suis pas encore mise au balado. En voiture, je récite des textes et en joggant j’aime bien les bruits de la montagne. Quand je suis à la salle de bain, des petites mains se glissent sous la porte. Quand je prends ma douche, deux gamines plongent sous mon eau. Cruel manque de temps pour le balado, la lecture, le sport, le cinéma, les 5 à 7, la méditation, la rêverie … Les femmes d’expérience m’ont dit de chérir ce moment de don de soi unique, que la vie est bien faite et que parait qu’avec le temps, tout ça reviendra.

À l’apéro, vous commandez…

Un Spritz!!!

L’odeur qui vous émeut le plus…

Le lilas… Il y avait un arbre immense dans notre cour, dans la ruelle à Ville-Émard où j’ai vécu jusqu’à l’âge de 8 ans. Une odeur de souvenir de vacances scolaires, synonyme de liberté, depuis que je suis gamine.

Votre compte Instagram chouchou…

@midcenturyhome pour faire rêver. J’y navigue jusqu’aux petites heures du matin lorsque j’ai besoin de me déconnecter de la morosité de l’actualité. Je lis sur Charles et Ray Eames (un power couple, parents de l’approche moderniste du mid-century). Je rêve de Palm Spring et de design vintage fondateur.

La personne qui vous inspire le plus…

Inévitablement, ma maman, cette femme de cœur.

Si vous pouviez inviter trois personnes, vivantes ou décédées, pour un repas mémorable… 

On m’a déjà posé cette question lors d’un souper entre amis. Je n’ai pas su quoi y répondre. C’est poche, han! J’aime viscéralement l’être humain, mais je ne suis groupie de personne. Pas au point de vouloir le réveiller de se repos éternel bien mérité. Je n’ai jamais eu de poster de bands sur les murs de ma chambre à 15 ans. Je suis extrêmement curieuse mais la notion du culte n’est pas présente dans ma vie. Le voyeurisme, non plus.

ELLE QUÉBEC ÉTÉ 2020

ELLE QUÉBEC ÉTÉ 2020Royal Gilbert

Photographie ROYAL GILBERT Liv: Robe en coton (Zara), pantoufles en polyester (personnelles). Bianca: Robe en soie et coton (Bottega Veneta), boucles d’oreilles en argent sterling et perles (Deux Lions). Direction de création ANNIE HORTH Stylisme TATIANA CINQUINO Mise en beauté dirigée par NICOLAS BLANCHET, avec les produits Lise Watier et Oribe (Folio Montréal) Coupe OLIVIER MIOTTO (Suite105 par Glam) Production ESTELLE GERVAIS Post productions Valerie laliberté Vallali retouche photos Assistant à la photographie PASCAL FRÉCHETTE

Le numéro d’été d’ELLE Québec sera disponible ce jeudi 25 mai, en kiosque ou en version numérique. Il est aussi disponible en abonnement.

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