À première vue, rencontrer Justin Timberlake me laissait plutôt froide. Pourtant, je dois me rendre à l’évidence: il est loin le temps où il était l’adolescent prépubère du groupe *NSYNC. La chenille est devenue papillon. Depuis ses débuts à l’émission du club Mickey Mouse à l’âge de huit ans, ce natif du Tennessee a roulé sa bosse et fait fondre bien des coeurs. Sexy, Justin? Il n’y a qu’à observer son tableau de chasse: Britney Spears, Cameron Diaz, Jessica Biel. Le chanteur devenu acteur, producteur et designer de la ligne de vêtements William Rast – qu’il a créée avec son meilleur ami – danse aussi comme un dieu. Pourtant, ce n’est pas là que réside le secret de son charme. Son arme fatale, c’est son humour. Justin Timberlake est tellement drôle qu’il foule régulièrement la scène de l’émission Saturday Night Live. Et depuis le succès de The Social Network, il a aussi confirmé ses talents d’acteur (il fait partie de la distribution du prochain film Inside Llewyn Davis, des frères Coen). Le parcours du chanteur de 31 ans force le respect.

Interviewer Justin Timberlake à New York, ce n’est toutefois pas du gâteau. Célébrité oblige, il y a les restrictions, l’attente, les imprévus. Il y a aussi la sécurité.

Accompagnée de mes trois collègues journalistes, je suis arrêtée non pas par un, ni deux, mais par trois fiers-à-bras de l’hôtel The Standard avant de prendre l’ascenseur en direction du 20e étage. Une fois arrivées, nous zigzaguons dans un interminable labyrinthe de couloirs, montons un escalier «secret» pour finalement déboucher dans un magnifique penthouse au design épuré. Une dernière vérification d’identité pour la route? Bien entendu!

 

Moi qui me la jouais cool jusqu’ici, mon petit coeur commence à s’emballer. Avant de pénétrer dans la pièce, je prends une grande respiration. J’entre. La star vient à ma rencontre pour serrer ma main (toute moite). Costume Givenchy bleu électrique, barbe savamment étudiée, sourire ravageur… J’ai le souffle coupé et je sens comme une petite faiblesse dans mes genoux. Le chanteur nous invite à nous assoir et s’installe à la table, juste en face de moi. Me voilà collée à lui. À peine deux centimètres séparent nos genoux. Une montée d’excitation m’envahit. Mon Dieu, serais-je en train de flancher?

Alors que nous lui posons des questions sur la nouvelle eau de toilette de Givenchy, le chanteur nous sert une réplique très «politiquement correcte»: «Ma vie consiste à jouer: jouer un rôle, jouer de la musique, jouer au golf. Alors, la fragrance Play Sport me représente parfaitement. » Puis, il ajoute, un sourire en coin: «Mais j’aurais adoré que la marque crée une fragrance aux effluves de gras de cuisson. Parce que ça me rappelle les délicieux déjeuners de ma grand-mère: oeufs, bacon et saucisses!» À cette réponse pleine d’espièglerie, je pouffe de rire, tout comme mes comparses. Mon esprit divague et je me surprends à élaborer un plan: me faire concocter une fragrance qui sentira le «gras de poêlon» pour arracher Justin des bras de Jessica!

Je reprends mes esprits et je lui pose quelques questions auxquelles il répond du tac au tac. Sa routine beauté avant un tapis rouge? Se tailler les poils du nez. Son idée d’un rendez-vous parfait avec une fille? Jouer au Scrabble. Ses souvenirs olfactifs? Un mélange du parfum CK One et de la sueur des adolescents du secondaire. Son soin préféré? Se faire percer les boutons. Décidément, je n’obtiendrai aucun contenu sérieux avec lui. J’abandonne l’idée de repartir avec l’entrevue du siècle et je me mets à l’observer, non sans ricaner comme une jeune écolière à chacune de ses phrases.

Ce qui m’étonne, c’est son entregent. De toutes les stars qu’il m’a été donné de rencontrer, c’est une des seules qui regarde son interlocuteur dans les yeux lorsqu’elle lui parle. C’est un clown, qui éprouve beaucoup de plaisir à faire rire les gens. Il est cabotin, confiant, beau, gentil, et je pourrais poursuivre longtemps la liste de ses qualités apparentes.

Dans l’ascenseur qui me ramène au lobby de l’hôtel, j’affiche un sourire un peu niais. L’acteur m’a littéralement conquise. Moi qui ne fantasmais pas sur lui, je piste depuis des mois la moindre mention d’une rupture entre lui et Jessica Biel dans les magazines à potins. I am on the list!

À LIRE: Justin Timberlake: son style en cinq tenues