1 Je n’ai jamais compris les diktats de la mode. Je ne sais jamais quoi porter ni comment agencer les couleurs. Je porte donc ce que ma femme, ma fille ou mes amies ont choisi pour moi.

2 Je finis toujours par trouver que les critiques ou les blâmes qui me sont destinés pour mes écrits, mes dits, mes faits et gestes, sont fondés. Je considère en revanche que les éloges qui me sont adressés, même si je les accueille avec plaisir, ne sont jamais tout à fait mérités.

3 Je regarde toujours au fond des décolletés. Parfois ostensiblement, parfois à la dérobée. À 14 ans, j’allais m’en confesser; aujourd’hui, je remercie le ciel de ce que je vois.

4 Aux nymphettes j’ai toujours préféré les femmes mûres. Aux maigrettes, les pulpeuses. Aux mademoiselles, les madames.

5 Je caresse toujours le vieux projet de devenir un saint, même si, certains jours, j’ai la désolante impression que ce dessein est beaucoup trop grand pour moi.

6 Il m’arrive de pleurer au cinéma, au théâtre, au stade. Le spectacle des prouesses sportives réalisées en solo m’émeut parfois aux larmes.

7 Je n’aime vraiment pas les tâches associées à la cuisine. Je fournis quand même ma part, la plus ingrate: le «ramassage». Et je m’applique. Non que j’y prenne plaisir, mais, travaillant sans joie, j’ai peur de mal faire.

8 Mes chats, le brave Fido et l’irrésistible Chatinelle, sont mieux nourris que des millions d’enfants dans le monde. J’y pense tous les jours avec un profond désarroi.

9 Je trouve affligeant le plaisir que plein de gens semblent éprouver à clamer que tout ici (les routes, la santé, la justice, etc.) est pire que partout ailleurs dans le monde, comme si on participait à un concours de pauvreté.

10 Je n’ai jamais eu de sympathie pour l’autorité. Je l’exerce donc le moins possible. Et je n’en supporte qu’une seule (je la recherche, même), celle de la jeune, belle et sage femme avec qui je vis depuis 35 ans. Pas reposante, mais stimulante, brillante, indispensable, magnifiquement madame. Je lui ai fait lire ces énoncés avant de les envoyer au ELLE QUÉBEC. Pour faire à ma tête, je préfère avoir son approbation.

Georges-Hébert Germain a publié le roman La fureur et l’enchantement (Libre Expression) en mars 2010.

 

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