Comment votre carrière a-t-elle évolué depuis que vous avez fait notre couverture, en juin 2014?

Je me souviens de cette séance photo comme si c’était hier! En deux ans, ma carrière a explosé. Mais elle m’a surtout permis d’endosser le rôle d’activiste pour une plus grande représentation de la diversité corporelle dans les industries de la mode et des médias. D’ailleurs, j’ai fait une intervention TED Talk en 2015 qui m’a donné l’occasion d’utiliser ma voix pour encourager ces changements. J’ai été mentionnée dans la liste de Forbes des 30 personnes de moins de 30 ans les plus influentes, j’ai eu la chance de faire beaucoup d’autres couvertures de magazines et j’ai présenté ma propre collection de lingerie pour Addition Elle à la Semaine de la mode de New York. Ah oui, j’ai également été élue Femme de l’année par le magazine Glamour et j’ai tenu entre mes mains la Barbie créée à mon effigie. Elle me plaît beaucoup, d’ailleurs!

 

Ashley Graham sur la couverture du ELLE Québec

Le tout premier «cover» d’Ashley Graham: le ELLE Québec!

Les réseaux sociaux ont transformé l’industrie du mannequinat. Le nombre d’abonnés d’une top est-il devenu un critère aussi important que sa capacité à marcher ou à poser?

Je pense en effet que, pour faire véritablement carrière aujourd’hui, un mannequin doit posséder les deux: le talent et l’auditoire. Un joli visage ne suffit plus à attirer les marques, qui veulent désormais s’associer à des filles dont l’impact en ligne est suffisamment fort pour influencer les abonnés.

Vous avez souvent répété avoir des réserves quant à l’utilisation de l’expression «taille plus». Considérant que la femme nord-américaine porte une taille 16 en moyenne, que devrait changer l’industrie de la mode pour mieux refléter la réalité?

Mon nom est souvent lié à l’expression «taille plus». Ça me dérange, car je n’utilise pas ce mot pour me décrire. Ni pour décrire qui que ce soit d’ailleurs. Quant au milieu de la mode, il est déjà en train de changer. Il reste des batailles à mener, mais on voit enfin des courbes dans les campagnes publicitaires et sur les couvertures de magazines. Personnellement, j’aimerais qu’il y ait plus de femmes voluptueuses sur les passerelles de défilés. Par ailleurs, j’adorerais que les designers de griffes de luxe soient plus nombreux à créer des échantillons qui dépassent la taille zéro, voire des collections entières offertes dans un plus large éventail de tailles.

Comment gérez-vous les commentaires que vous recevez sur les réseaux sociaux?

J’entretiens une relation d’amour-haine avec la section des commentaires! Je les lis tous et, en tant que designer, je les considère comme un écho utile, une façon pour mes fans de me communiquer leurs envies. Je suis donc ouverte à la critique constructive et, étant mannequin depuis l’âge de 16 ans, je suis habituée à ce qu’on me juge. Par contre, je ne tolère absolument pas les commentaires intimidants et humiliants, ceux qui me dictent quoi faire avec mon corps ou ce à quoi je devrais ressembler.

Que faites-vous pour recharger vos batteries?

J’adore rester à la maison, regarder un film avec mon mari ou me faire plaisir en allant au spa. Récemment, j’ai reçu un soin facial à l’oxygène qui m’a procuré le sentiment de renaître!

Un truc qui vous aide à vous sentir bien?

Mes mantras. Chaque matin, je me répète que je suis courageuse, brillante et belle.

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