Quelle est votre définition de «l’empowerment au féminin»?

L’empowerment des femmes, c’est lorsqu’elles ont les mêmes droits que les hommes dans tous les domaines. Du respect au salaire, en passant par les perspectives d’emploi. Encore plus important: il faut qu’elles cessent d’être utilisées comme des objets sexuels. On se trouve dans une période importante de l’histoire des femmes: on parle enfin de la manière dont on devrait être traitées, tant sur le plan professionnel que sociétal.

Quand et pourquoi avez-vous commencé à vous intéresser aux droits des femmes?

Il y a 10 ans, j’ai pris conscience des horreurs du trafic humain, particulièrement de celles liées au commerce du sexe. Troublée, j’ai mis sur pied ma propre organisation, Foundation for a Slavery Free World, qui se penche sur le problème du trafic sexuel d’enfants.

Comment et quand avez-vous commencé à vous impliquer socialement?

J’ai appris beaucoup sur cette problématique grâce à une organisation, Youth for Human Rights, qui se fonde sur la Déclaration des droits de l’homme des Nations unies, dont la rédaction a été dirigée par Eleanor Roosevelt. L’article 4 se lit comme suit: «Personne ne sera utilisé comme esclave ou ne sera forcé à l’état de servitude; l’esclavage et le commerce d’esclaves seront interdits sous toutes leurs formes.»

Qu’est-ce qui vous a amenée à faire partie de cette lutte?

Je me suis informée davantage sur le sujet du trafic sexuel d’enfants, et j’ai été abasourdie par l’inhumanité de la chose. C’est ce qui m’a donné envie de m’impliquer. J’ai pris conscience qu’il y a des millions de femmes et d’enfants qui sont retenus contre leur gré, violés quotidiennement. Je devais faire quelque chose pour les aider.

Quelle est la mission, le but de votre association?

De mieux faire connaître la situation des femmes et des enfants victimes de trafic, de faire cesser cette terrible pratique en s’attaquant à l’offre, mais aussi à la demande.

Qu’est-ce qui a été fait jusqu’à maintenant?

J’ai travaillé de concert avec un législateur afin qu’une loi soit adoptée pour aider les femmes et les enfants victimes de trafic sexuel à être traités comme des victimes, justement, et non pas comme des participants volontaires – particulièrement quand ils sont mineurs. J’ai aussi travaillé sur ce qu’on appelle la loi Safe Harbor, mise en œuvre dans plusieurs États pour protéger les enfants, pour qu’ils ne soient pas traités comme des criminels. De plus, j’ai participé à des opérations d’infiltration pour appâter les pédophiles et les traîner en justice.

En tant que femme, quelle est la chose la plus troublante que vous ayez rencontrée?

C’est d’apprendre que la majorité des hommes qui voyagent à l’étranger et qui payent pour du sexe avec de très jeunes filles sont riches, blancs et américains. J’étais également surprise d’apprendre que les États-Unis sont les plus grands producteurs, distributeurs et consommateurs de pornographie juvénile.

Et la plus positive?

Ce qui me donne de l’espoir, c’est que toutes les personnes que j’ai rencontrées, personnellement ou professionnellement, désirent contribuer à mettre un terme à ce problème de société.

Quel message aimeriez-vous envoyer aux femmes, partout dans le monde?

Ne laissez jamais personne vous faire sentir que vous n’avez pas de valeur, que vous n’êtes pas importantes. Vous êtes puissantes, vous êtes fortes, vous êtes intelligentes et vous méritez ce qu’il y a de mieux. Vous valez tellement plus que ce que la société tente de vous faire croire! N’oubliez jamais qui vous êtes et que vous pouvez accomplir tout ce que vous désirez.

Photo: @Marisol Nichols

slaveryfreeworld.org

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