Je ne parle pas ici d’intimité sexuelle, mais bien de l’intimité qui nous connecte à l’autre. Celle qui nous permet de partager l’essence de notre pensée, mais aussi notre part d’ombre. Puis, un jour, j’ai compris que je ne devais plus jamais remettre en question cette curiosité qui me caractérise.

Première note à moi-même: ne jamais manquer une occasion d’aller vers l’autre. Ça fait du bien. Pour de vrai. Les fausses impressions nous éloignent de l’intimité. Éviter ça à tout prix; c’est une perte de temps, d’énergie.

Je n’en ai rien à faire, des commérages, du blabla et du faux. Des discussions de surface ou complaisantes. Ou, pire, de l’étalage de connaissances. Ça me met mal à l’aise et ça me complexe. Mais, avec la curiosité, on évite tout ça.

J’aime les secrets. J’aime l’intimité dans son entièreté. J’aime poser des questions. Trop de questions. Cela a souvent été mon arme pour éviter de parler de moi. Maintenant, j’apprends aussi l’échange d’égal à égal. Parce que, pour avoir une vraie intimité, il faut être deux à s’ouvrir.

J’envie les gens qui se livrent facilement. Qui s’ouvrent. Qui s’assument. J’y travaille.

Puis, il y a l’intimité amoureuse. Quand on sait que l’autre est dans la pièce, qu’il y a juste nos yeux qui brillent, des petits feux, un incendie qui brûle la place. Quand on allume des allumettes dans le noir brouillard. Qu’ensemble, on se trouve un chemin, juste à nous. On se transporte dans la vie de l’autre, dans son histoire. L’intimité amoureuse, qui n’enlève rien aux autres formes d’intimité, demeure quand même ma préférée. On ne peut pas la brusquer. Elle doit se bâtir d’abord et avant tout avec soi-même. Ensuite avec l’autre. C’est à l’opposé de notre époque si performante, où tout est consommé vite, où tout est efficace, percutant. Alors que l’intime, le lent, le profond, ça prend du temps.

Les secrets partagés sont des trésors, et des leçons, surtout. On a toujours quelque chose à apprendre de l’autre. Faut juste être prêt à l’entendre.

Autres notes à moi-même: ce n’est pas parce qu’on n’a pas accès à quelqu’un tout de suite que c’est un échec. Si ce n’est pas avec tout le monde que le courant passe, c’est correct aussi.

On le sait, la nudité de l’âme, le vrai, le brut, le pas chromé, la vulnérabilité, l’accès à l’autre, ça prend du temps. Oui, l’intimité vient avec le temps, avec l’écoute et avec le respect.

Quand j’y touche, quand j’ai l’impression d’avoir défriché un chemin noueux, je vois ça comme une petite victoire. Et ça me remplit de joie.

La connexion entre deux humains – ou entre plusieurs – est la plus belle chose sur terre.

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