C’est toujours pareil: dès la fin des vacances, je me fais un plan d’action pour l’automne qui approche. Je dresse la liste des réparations qu’il reste à faire à la maison, de la paperasse à classer, des trucs à acheter, même le soin facial et le massage dont je rêve atterrissent sur ma to do list. Comme si je voulais aménager mon nid… Et en sachant que l’été tire à sa fin, comme si je me lançais dans un dernier sprint pour m’assurer d’être à l’aise, une fois encabanée.

Apparemment, je ne suis pas la seule à vivre cette pulsion organisatrice. Et il y a un tout autre motif derrière mon comportement vaguement obsessif…

«C’est la saison la plus occupée de l’année pour moi!», me répond en riant Mylène Houle Morency, quand je lui demande si septembre lui amène son lot de dossiers à traiter. Cette organisatrice professionnelle spécialisée en organisation familiale m’explique: «On sort du chaos de l’été, où la routine a été mise de côté, et on a une soif d’encadrement. On a besoin de reprendre le contrôle…»

Ma liste de tâches post-vacances serait donc un outil pour gérer mon stress? Mylène me le confirme: «Avec les obligations qui reviennent et un horaire plus strict à respecter, notre réflexe est de nous organiser pour nous remettre devant le chariot et nous sentir responsables.»

Ça m’apparaît relativement sain… C’est mieux que de boire pour engourdir l’angoisse qui m’assaille en pensant au retour de la routine, j’imagine. Maintenant, est-ce que mon rituel de septembre fait de moi une control freak stressée ou est-ce qu’il peut plutôt alléger ma charge mentale? Pour l’organisatrice professionnelle, tout est une question d’équilibre. «Il n’y a personne sur son lit de mort qui pense: “Une chance que mes épices étaient placées en ordre alphabétique!” Mais lorsque l’organisation de l’information, du temps et de l’espace est abordée sans stress, on peut certainement mieux répartir les tâches.»

Selon Mylène, cette organisation rend les enfants plus autonomes et permet d’éviter que la responsabilité de la gestion du foyer ne revienne qu’à une seule personne. «En partageant les informations dans des applications utilisées entre conjoints, par exemple, chacun sait à quelle heure sont les pratiques de soccer. Il faut être stratégiques, définir ce qui nous cause du stress, ouvrir le dialogue et avoir des outils en commun.»

Après, la difficulté, c’est de demeurer organisée! Chaque mois de septembre m’offre un bel élan, mais ma soif de structure fout le camp dès la mi-novembre, on s’entend… Pour Mylène, il n’y a rien d’anormal là-dedans. «L’enjeu avec l’organisation, c’est que c’est sans fin! Tu n’as pas de destination ultime. Tu as peut-être des micro-objectifs, comme faire du rangement dans ton bureau ou ta cuisine… Mais rester organisée, est-ce qu’il y a quelque chose de moins séduisant que ça?»

Je suis effectivement peu excitée à l’idée que tout soit bien trié dans un tiroir jusqu’à la fin des temps. Comment faire pour tenir le coup, alors? Voici ce que conseille l’experte: «Le truc, c’est de se rappeler pourquoi on souhaite être organisée. Pour des raisons financières, parce qu’on ne veut pas acheter des articles en double ou gaspiller de la nourriture, par exemple? Pour gagner du temps? Pour des raisons d’harmonie relationnelle: pour éviter, par exemple, de chicaner notre enfant parce qu’il ne trouve pas sa tuque et ensuite de se sentir mal de notre réaction toute la journée?»

C’est une bonne question! Au fond, je pense que je veux être organisée pour sentir que peu importe les petites rafales que pourra amener l’automne, j’aurai un repère de douceur. Et peu de points noirs.

Je peux bien vivre avec ça, control freak ou pas.

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