Comme le VPH est souvent asymptomatique, il est possible de transmettre la maladie à son ou sa partenaire sans même se savoir porteur du virus. Marianne Saint-Gelais s’est jointe à la campagne Parlons VPH suite au diagnostic de sa sœur, avec l’objectif de mettre à mal les mythes qui entourent le virus.

« Ma grande sœur est une personne qui est active, monogame, qui prend soin de sa santé, qui ne fume pas et qui fait des PAP test régulièrement explique Marianne Saint-Gelais. Il faut se rendre compte qu’on est tous à risque, parce que si ça peut arriver une personne comme elle, ça peut arriver à tout le monde. On veut envoyer le message que c’est des choses qui peuvent arriver, mais aussi qu’il est possible de prévenir ce virus. Pourquoi ne pas poser les bons gestes, faire les bons choix, pour nous aider à mieux nous protéger? »

Des mythes à déconstruire

Le port du condom est une barrière fiable pour se protéger de la majorité des maladies transmissibles sexuellement. Le cas du VPH est un peu différent. Si le condom réduit grandement le risque de transmission du virus, celui-ci peut se tout de même se propager par un simple contact peau à peau des régions non protégées par le préservatif et ce, dès le premier rapport sexuel. Docteure France Leduc, obstétricienne-gynécologue de l’hôpital de la Cité-de-la-Santé de Laval, associée à la campagne Parlons VPH explique : « Le virus peut être latent, ou dormant, dans le corps d’une personne pendant de nombreuses années avant de faire des complications ou d’avoir des conséquences. » C’est donc dire que les relations passées peuvent avoir un impact sur notre santé sexuelle présente et que le fait d’avoir un partenaire stable n’est pas gage de protection.

Une femme sur cinq croit que le cancer de l’utérus est héréditaire[1]. Pourtant, 99% des cancers de l’utérus sont causés par des complications liées au virus du papillome humain. Il est important de clarifier la situation : toute personne ayant déjà eu des relations sexuelles présente un risque d’infection par le VPH. En effet, la Société canadienne du cancer relate qu’environ le tiers des Canadiens chez qui on a diagnostiqué un cancer lié au VPH étaient des hommes. Même si le virus est le plus souvent associé au cancer du col de l’utérus, il peut également être la cause divers cancers génitaux (vulve, pénis, anus) et de cancers de la gorge et de la bouche.

La vaccination, pas que pour les jeunes

Pour se protéger du virus, la vaccination reste une solution efficace pour tous. « De nombreuses études ont prouvé que la vaccination est hautement efficace (donc protège contre plus de 90% des verrues génitales et des cancers associés au VPH) même chez les adultes, rapporte Docteure France Leduc. Même les femmes ayant déjà eu des complications causées par le virus du VPH sont de bonnes candidates à la vaccination. » Les femmes devraient également se soumettre à des tests de dépistage réguliers (tests Pap) afin de déceler les cellules anormales du col de l’utérus.

Pour plus d’informations, consultez le site parlonsvph.ca.

[1] Sondage en ligne parrainé par Merck Canada Inc, mené du 15 au 22 avril 2019 auprès d’un panel Léger de 1 000 résidents du Québec âgés de 23 à 45 ans (n = 700 femmes; n = 300 hommes).

Photo: Getty Images

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