Que mon chum se soit mis au yoga, passe encore, mais il est devenu soudainement super spirituel — sauge, cristaux et tout le tralala. Comment lui dire que je n’y crois pas du tout?
— Nicole, de Saint-Agricole

Ah! le yoga, cette curieuse discipline où on est censé relaxer en se tenant en équilibre sur les coudes, la tête à l’envers, tout en faisant le grand écart… Accommode ton chum autant que tu peux: n’oublie pas que la sauge s’intègre très bien à la plupart des recettes de pâtes avec sauce à la crème, et que les cailloux auxquels il prête des vertus de guérison sont pratiques comme butoirs pour éviter que les portes claquent dans les courants d’air. Vraiment exaspérée? Achète un chien. L’envie de ton chum de faire du yoga à la maison lui passera vite lorsqu’il se fera lécher la face pendant sa salutation au soleil ou zigner la jambe en faisant le pommier. Par contre, s’il ne porte plus que des pantalons sarouels, qu’il marche dehors pieds nus et qu’il t’offre des brochures qui parlent d’apocalypse, c’est le moment d’appeler Info-Secte. Namasté, Nicole.

Je sais bien que c’est le courrier du cœur et non du corps, mais je me risque. Je vois tous ces athlètes olympiques dans les médias, et ça me décourage, moi qui n’ai pas encore commencé à appliquer ma nouvelle résolution de faire du sport en 2018. Comment font-ils?

— Bélinda, de Rivière-aux-Rats

Chère Bélinda, le cœur, le corps, ça fait partie d’un tout, alors je vais te répondre: d’abord, ces gens ont tous un entraîneur! Quelqu’un qui les appelle à 5 heures du matin pour les réveiller avec des paroles d’encouragement enthousiastes, qui leur dit quoi manger et qui passe les prendre en voiture pour leur entraînement matinal. Je n’ai pas ça, et toi non plus. Comme si ce n’était pas suffisant, le corps de ces gens, pendant l’exercice, sécrète de l’endorphine, surnommée l’hormone du bonheur. C’est probablement dû à une mutation génétique anormale. Moi, mon corps en sécrète principalement quand la saison 2 d’une série que j’aime arrive sur Netflix. Je n’ai qu’à penser à faire une sieste pour sentir cette délicieuse endorphine me couler dans les veines. Si tu es en couple et aussi peu motivée que moi, demande à ton partenaire de s’acheter un sifflet, une casquette et de te beugler à tout moment d’une voix autoritaire d’embarquer sur l’elliptique. Qui sait si, avec un peu d’aide, on ne finira pas par trouver notre athlète intérieur, toi et moi, celui qui semble se cacher très loin. On se croise à Tokyo aux prochains Jeux olympiques d’été, peut-être? D’ici là, bonne chance!

Je suis tombé sur une fille qui avait l’air merveilleuse sur Tinder. Nous avons discuté un peu. Tout allait bien jusqu’à ce que je lui envoie une photo de moi (de mon admirable pénis, plus précisément). Depuis, je suis sans nouvelles. Je suis perplexe. Aurais-je commis un faux pas?

— Laurent, de Saint-Colomban

Cher Laurent, tu sembles considérer ton organe reproducteur comme une chose précieuse. Or, lorsqu’on possède un objet de valeur, par exemple une toile d’un grand maître ou un œuf Fabergé, on préfère généralement le laisser à l’abri des regards et ne le dévoiler qu’à quelques rares chanceux triés sur le volet. Inutile de l’exhiber chaque fois que quelqu’un t’adresse la parole; tu pourrais avoir l’air vaniteux. Garde tes précieux bijoux de famille dans ton pantalon et souviens-toi de cette règle: le seul bon moment pour envoyer une photo de ton pénis, c’est quand une personne t’en fait poliment la demande. Or, désolé de te l’apprendre, ça devrait t’arriver très, très rarement.