Je vis depuis 20 ans avec le père de mes deux enfants et si on m’avait dit, il y a quelques années, que nous nous marierions, je n’y aurais jamais cru! Pour nous, cette institution ne voulait pas dire grand-chose. En fait, ça signifiait surtout de grosses dépenses et une organisation trop compliquée dans nos vies déjà bien remplies. Je suis directrice des comptes dans une agence publicitaire, mon conjoint est pompier et nous avons deux enfants: je vous laisse imaginer notre emploi du temps…

Malgré tout ça, quand j’ai entendu parler d’un concours radiophonique dont le premier prix était un mariage, j’ai tout de suite su que c’était pour moi. C’était une façon originale et spontanée de se marier, et l’aspect gratuit et tout compris m’a séduite. Aussi incroyable que ça puisse paraître, on pouvait gagner la robe de mariée, la cérémonie, les alliances, une réception pour 35 invités, une nuit à l’hôtel et une croisière dans les Caraïbes!

Je dois dire que mon conjoint et moi sortions d’une crise de couple assez grave durant laquelle j’avais remis en question notre avenir commun. À mes yeux, l’épouser devenait donc un geste concret pour lui dire que je l’aimais et que je voulais continuer de vivre avec lui.

Pour participer au concours, il fallait écrire un court texte expliquant pourquoi on pensait devoir gagner. J’ai rédigé mon histoire en quelques minutes et j’ai été très franche: nous sortions d’une phase difficile et ce mariage marquerait un nouveau départ pour notre union. J’ai envoyé mon texte aussitôt et je n’y ai plus pensé. C’était un acte impulsif.

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La semaine avant le jour J

Quelques jours plus tard, j’ai reçu un appel de la station de radio m’annonçant que j’étais finaliste. Quelle surprise! J’étais emballée par la tournure des évènements. On m’a demandé si je pensais que mon conjoint dirait oui pendant la cérémonie en direct à la radio… car, s’il refusait, le concours ne tenait plus. J’ai répondu que je n’avais aucun doute à ce sujet. On avait déjà songé au mariage à la naissance des enfants, et j’étais certaine des sentiments de mon chum à mon égard.

Le lendemain matin, on dévoilait en ondes le nom de la gagnante du mariage qui devait avoir lieu une semaine plus tard, le vendredi 13 février, le jour même de l’anniversaire de mon conjoint! J’ai très mal dormi cette nuit-là: j’étais nerveuse et seule, car mon chum travaillait de nuit.

À 7 h 20, on m’a téléphoné de la chaîne de radio pour me dire que j’avais remporté le concours. La bouche sèche, le cœur battant et les jambes molles, j’étais heureuse de ce superbe cadeau. Je n’avais jamais rêvé au prince charmant ni à un beau mariage de princesse, mais là, l’aventure m’excitait au plus haut point.

Quelques instants plus tard, ma sœur m’a donné un coup de fil pour me féliciter, car elle m’avait reconnue à la radio! J’ai donc partagé mon secret avec elle. J’en ai aussi discuté avec mes parents et mes collègues de bureau, qui m’ont beaucoup aidée à planifier les jours de folie qui ont suivi.

J’ai passé une des semaines les plus stressantes de ma vie! Tout en poursuivant mes activités à l’agence, j’ai dû organiser notre mariage, qui allait avoir lieu à la caserne où travaille mon conjoint. Tout ça, dans le plus grand secret. La nervosité et le manque de sommeil aidant, je suis devenue très émotive par moments, au point de douter de la réponse favorable de mon conjoint. Heureusement que mes proches étaient là pour m’écouter et me rassurer.

Le plus dur, ç’a été de me comporter comme si de rien n’était à la maison. Ça exige des nerfs d’acier! Je n’en ai pas parlé à mes enfants avant la veille de la cérémonie, parce qu’ils étaient encore un peu jeunes pour garder un si gros secret. Quant à mon chum, il m’a confié, bien plus tard, qu’il n’avait jamais soupçonné quoi que ce soit. Je dois être une bonne comédienne!

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Le grand jour

Le matin du grand jour, un chauffeur en limousine est venu nous chercher, ma sœur, mes enfants et moi, pour nous emmener nous préparer. Comme dans les films, on m’a coiffée, maquillée et habillée. Après avoir enfilé ma belle robe blanc cassé, toute simple, j’ai eu un choc: je ressemblais à une vraie mariée! Une mariée quand même un peu spéciale puisqu’une équipe de télévision m’a suivie toute la journée pour retransmettre la cérémonie sur Internet!

À la caserne, notre famille et nos amis m’ont accueillie. J’étais très émue. À 12 h 50, je me suis cachée et lorsque mon conjoint est arrivé, l’animateur de radio lui a dit qu’il avait gagné le concours «L’anniversaire du mois» et qu’une personne très spéciale voulait lui souhaiter une bonne fête.

Je suis alors sortie de ma cachette, je me suis avancée vers mon chum et je lui ai demandé s’il voulait m’épouser. C’était le moment de vérité. J’étais si nerveuse que mes souvenirs de cet instant sont un peu flous, comme dans un rêve. Cependant, je me rappelle très bien qu’il m’a tout de suite répondu: «Si après 20 ans tu veux encore de moi, c’est oui.» J’ai poussé un grand soupir de soulagement. S’il avait fallu qu’il refuse, je ne sais pas comment j’aurais réagi!

Ensuite, un célébrant non religieux nous a unis, et nous avons échangé nos alliances. Certains de nos amis et des collègues de Toronto, ainsi que la marraine de mon conjoint, qui vit en Angleterre, ont suivi la cérémonie en direct sur Internet. Tout le monde pleurait. Moi, j’étais comblée, même si j’avais des papillons dans le ventre car je me demandais si ce mariage allait changer notre vie.

La réception qui a suivi a aussi été une réussite. Nous avions un magnifique gâteau de mariage qui rendait hommage aux pompiers, les invités faisaient tinter leurs cuillères sur leurs verres pour qu’on s’embrasse et les collègues de mon conjoint ont même chanté Rossignol (de mes amours), de Luis Mariano, accompagnés par ma belle-mère! C’était un moment magique. Sans compter qu’il n’y avait plus de techniciens ni de caméras: c’était vraiment notre soirée.

J’étais très émue par tous ces gens qui étaient heureux pour nous. Parmi les invités se trouvaient deux de mes bonnes amies avec qui je m’étais brouillée et que j’avais perdues de vue depuis un an. Lorsque j’ai su que j’avais gagné le concours, je les ai appelées parce que je ne pouvais pas m’imaginer vivre ce jour-là sans elles. Ça a brisé la glace et, depuis, nous avons renoué des liens.

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La vie après le mariage

Une fois la fête terminée, nous avons passé la nuit à l’hôtel. Le lendemain matin, nous avons eu un petit choc en voyant une photo de notre mariage à la une d’un journal qui célébrait la Saint-Valentin. C’était un peu irréel! Le jour suivant, j’étais complètement abattue. Pendant une semaine, j’avais eu des poussées d’adrénaline, j’avais été au centre de toutes les attentions, et là, d’un seul coup, c’était fini. J’ai mis du temps avant de me recentrer.

Après notre croisière dans les Antilles, notre vie a repris son cours normal. Même si nous sommes maintenant mari et femme, je n’arrive toujours pas à appeler mon conjoint «mon mari». Pour moi, il sera toujours «mon chum»! Ça ne veut pas dire que je regrette quoi que ce soit. Ce mariage a été une expérience unique et exaltante. Il reste que sans ce concours, on ne se serait probablement jamais mariés, ou bien on l’aurait fait de façon très spontanée, en voyage, à New York ou à Las Vegas.

Est-ce que ce serment solennel a changé notre existence? Pas vraiment… Après 20 ans de vie commune, notre quotidien est resté le même. Sauf que cette promesse symbolise un nouveau départ pour nous. Nous marier à ce moment-là signifiait oublier nos anciennes disputes pour nous concentrer sur l’avenir. Il y aura peut-être d’autres moments difficiles dans notre vie, mais, pour moi, cette nouvelle union signifie que nous devrons travailler encore plus fort pour continuer à être un couple solide.         

      

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