Marc Cain: en technicolore
Célèbre pour ses tissus texturés, ses mélanges étonnants et la beauté de ses coloris, la griffe allemande Marc Cain.

Mais qui est Marc Cain? En guise de réponse, les fondateurs de la marque, les frères Helmut et Roland Schlotterer, racontent une histoire digne d’un film hollywoodien: c’était un couturier italien passionné par la vie, les jolies femmes et les voitures rapides. Sur une route entre Modène et Bologne, il s’est tué au volant de sa Ferrari. Rassurez-vous, cette histoire inventée n’avait d’autre but que de vous intriguer. La griffe, fondée en 1973, est aussi réputée pour ses coordonnés et ses matières à la fine pointe de la technologie. Cette saison, elle nous réserve des couleurs et des motifs provenant des quatre coins du globe, du tie-dye, des appliques en tricot, ainsi que des éléments couture comme des fronces et des drapés. Parmi les looks les plus hip, «il y a les silhouettes fluides et les nouveaux volumes décontractés», précise Karin Veit, directrice du design.

La marque plaît à celles qui n’ont pas peur de se distinguer. Les thèmes exploités cet automne n’ont rien d’insipide: le easy glam, ses miniblousons en nylon et ses jupes à motifs zébrés; le punk Cendrillon qui se reconnaît à ses blouses à pois, à ses rivets et à ses fermetures éclair; et le look spacelab qui brille par ses couleurs métalliques et ses détails futuristes.

Reste à savoir comment Marc Cain a réussi à séduire les Québécoises. «Elles apprécient le tombé et les coupes irréprochables des vêtements», répond Guillermo Andrade, président des Collections Andrade et distributeur de la marque allemande au Canada. Une autre caractéristique importante: tout est lavable à la machine! «De multiples tests sont effectués pour éviter que les vêtements ne rétrécissent ou que les imprimés ne s’affadissent», précise M. Andrade. (De 500 $ à 700 $ la veste; de 300 $ à 425 $ le pantalon et de 250 $ à 475 $ la jupe; info: Marc Cain)Erdem, la star montréalaise de la mode londonienne
Méconnu au Québec, Erdem Moralioglu est en train de devenir un incontournable de la mode à Londres, où il présente ses collections depuis 2005.

Rencontrer Erdem Moralioglu, c’est un peu comme rencontrer les Nations unies. Né à Montréal d’une mère britannique et d’un père turc – qui se sont connus en Suisse –, le designer montréalais a sans doute plus d’origines que de soucis. Il a vécu à Pointe-Claire jusqu’à l’âge de 18 ans, étudié à Toronto, travaillé à New York avant de poser ses valises à Londres. Un peu Turc, beaucoup New-Yorkais, un brin Torontois, passionnément Montréalais, le créateur de 31 ans est aujourd’hui totalement Londonien. Son studio se trouve dans Shoreditch, un quartier cosmopolite et branché de l’est de la ville. Pourquoi a-t-il choisi de s’installer dans la capitale de la Grande-Bretagne? «Pour moi, cette ville représente tout ce qui est en rapport avec la mode. C’est là que tout commence», explique le couturier. Dans son cas, tout a vraiment débuté en 2005. Après un stage chez Vivienne Westwood, une maîtrise au prestigieux Royal College of Art de Londres et un emploi chez Diane von Furstenberg à New York, il a fait le pari de participer au concours Fringe de la Semaine de la mode de Londres. Le pari s’est révélé payant. Erdem Moralioglu a séduit le jury et remporté le fabuleux prix d’une valeur de près de 200 000 $.

Depuis, chaque saison, il présente ses collections à la Semaine de la mode de Londres, en compagnie de Paul Smith ou d’Aquascutum. À la fois moderne et rétro, son style impeccable, parcouru de références au passé, ne cesse de faire des adeptes. Claudia Schiffer et Keira Knightley sont tombées sous le charme. Les critiques du Vogue américain, du Herald Tribune, du magazine W ou du New York Times ne tarissent pas d’éloges sur ses imprimés décalés, son utilisation de la dentelle et ses coupes sophistiquées. De Dubaï à Toronto, son réseau de distribution prend également de l’ampleur. «Nous avons des distributeurs en Amérique, à Mumbai, au Bahreïn, à Hong Kong», souligne le designer.

Ce talentueux créateur est de plus en plus sollicité pour participer à des projets spéciaux: il est consultant pour le célèbre fabricant de manteaux Mackintosh et a été invité à concevoir toute une série d’accessoires pour Swarovski. Un souhait tient à coeur au Londonien d’adoption, qui veut développer sa griffe: voir ses créations enfin distribuées à Montréal. Le message est passé. (Info: Erdem)