Des terrains de sport…

Au début du 20e siècle, l’ancêtre du survêtement – alors pure- ment utilitaire – consiste en un pull molletonné et en un pantalon en laine ample qu’enfilent les sportifs par-dessus leur tenue (d’où le terme «sur-vêtement») afin de rester au chaud en attendant l’heure de la compétition.

Il faut attendre les années 1960 pour voir apparaître du côté des pistes de course (ou tracks, d’où son nom anglais tracksuit) l’ensemble tel qu’on le conçoit aujourd’hui. Il est alors composé d’un jogging et d’une veste assortie, fermée par une rangée de boutons plutôt que par une fermeture Éclair, et se décline en coton, en polyester ou en tissu éponge. L’uniforme séduit les athlètes de haut niveau avant de s’imposer, lentement mais sûrement, en dehors des terrains sportifs. Et Adidas, qui lance en 1967 son tout premier survêtement, orné des trois bandes blanches emblématiques, en collaboration avec la star allemande du football Franz Beckenbauer, y est sans doute pour quelque chose!

… à la ville…

Dès les années 1970, le survêtement charme les sportifs du dimanche – des joggeurs aux mordus de cours d’aérobique, qui prolifèrent d’un bout à l’autre des États-Unis – et s’affiche au cinéma dans les films de Bruce Lee, dont Game of Death, en 1978. (L’ensemble jaune que porte l’acteur est tellement culte que Quentin Tarantino lui rendra hommage dans Kill Bill 25 ans plus tard.) Désormais fabriquée en nylon ou en velours, la tenue fait de nouveaux adeptes tandis que la culture hip-hop – et ses danseurs de breakdance, avides de vêtements confortables – commence à se propager au-delà du Bronx.

Le fameux survêt continue son ascension dans les années 1980 et 1990 et devient l’uniforme par excellence des rappeurs américains, des Beastie Boys à Snoop Dogg, en passant par Jay-Z et par Run-DMC (ce trio reste d’ailleurs fidèle aux trois bandes Adidas, à la scène comme à la ville), avant de s’exporter de l’autre côté de l’Atlantique auprès de la jeunesse anglaise contestataire et des groupes de rock alternatif comme Oasis.

Puis, au tournant des années 2000, l’ensemble finit par gagner les beaux quartiers de Beverly Hills. Les It girls de l’époque – Paris Hilton et Britney Spears en tête – arborent les survêtements en velours de Baby Phat et de Juicy Couture, en définissant au pas- sage un nouveau style californien, aisé et tapageur.

… et jusqu’aux passerelles

L’attrait du survêtement s’est légèrement essoufflé à la fin des années 2000, avant de revenir en force dans le vestiaire féminin. Symbole indissociable du style streetwear, la tenue séduit désormais les marques de luxe, de Gucci à Burberry. Parmi ses fans? Des célébrités comme Hailey Bieber, Billie Eilish et Rihanna, qui le portent nonchalamment avec des baskets griffées ou des mules à talons et qui troquent parfois la veste pour un pull en coton ouaté assorti au jogging (de nos jours, la tenue monochrome est de rigueur). Bref, au fil des décennies, le survêtement a su s’adapter au style de son époque… en prouvant au passage son statut d’essentiel de la garde-robe unisexe!

Which Lake Dol Prefer

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Which Lake Dol Prefer, une oeuvre de l'artiste canadienne Chloe Wise

Gucci

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Adidas Orginals

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Une collection d'Adidas Orginals, en collaboration avec la marque Daniëlle Cathari