Elle est grande et joliment élancée, avec des jambes qui n’en finissent plus; elle a un sourire magnifique et de grands yeux bleu-vert qui hypnotisent. Son physique a d’ailleurs un petit quelque chose qui rappelle les personnages du film Avatar.

Daria Werbowy, qui est d’ascendance ukrainienne et polonaise, a grandi à Mississauga, en Ontario. Elle compte parmi les supermodèles les plus en demande de sa génération. On peut voir son image partout: sur les couvertures de magazines et les panneaux publicitaires qui surplombent les artères des capitales. Si bien que la jeune femme est parfois troublée par cette omniprésence. «J’ai vécu une expérience bizarre aujourd’hui en marchant jusqu’ici», raconte-t-elle, assise sur le sofa d’un studio de photographie du centre de Manhattan. «J’attendais à un feu rouge et, de l’autre côté de la rue, il y avait une énorme affiche de Lancôme avec moi dessus. Je me suis demandé si les gens qui étaient à côté de moi sur le trottoir se disaient: « Oh, wow, elle est juste là… » C’est une drôle de sensation. J’essaie de ne pas trop y penser, sinon je deviendrais folle.»

C’est aussi l’adjectif «folle» (cette fois, dans le sens positif du terme) qu’elle emploie pour qualifier sa plus récente «aventure» avec Lancôme, la compagnie de cosmétiques qu’elle représente depuis 2007. La top modèle a été invitée aux laboratoires parisiens de la firme, où des scientifiques en sarraus blancs ont créé un ton qui correspond exactement à la couleur naturelle de ses lèvres: le rouge French Touch Absolu rose Daria.

 

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Des «aventures » comme celle-là et de constants déplacements aux quatre coins du monde sont le lot de Daria Werbowy depuis qu’elle a commencé sa carrière de mannequin en 1997 à Toronto. Mais aujourd’hui, à 26 ans, elle est de plus en plus tiraillée quand vient le temps de quitter son nid douillet. «Je m’occupe pas mal de ma maison en ce moment», dit-elle en évoquant le grand loft qu’elle s’est acheté à New York il y a quelques années. «Les travaux sont maintenant terminés et j’ai emménagé. C’est la première fois que j’ai un espace à moi, et c’est un sentiment agréable. Mais c’est aussi un sentiment « adulte », qui m’effraie.»

Tous les éléments de sa nouvelle demeure sont faits de matériaux recyclés, y compris les portes et les planchers. «Mon père et moi avons enlevé les revêtements des murs pour rendre les briques apparentes. Ça, ç’a été une expérience intéressante, dit-elle en riant. Ç’a été un sacré boulot! Nous portions des lunettes et des masques de protection. C’était pas mal intense.»

Comme des millions de personnes qui refont leur logement, Daria ajoute: «Après avoir consacré beaucoup de temps à un projet comme celui-là, on réalise que certaines choses ne sont pas aussi importantes qu’on le croyait. Rendue à la troisième année de rénovations, j’ai décidé que je me foutais du type de luminaires que j’allais avoir: je voulais juste une ampoule. J’avais des tonnes d’idées au sujet de mon loft mais, finalement, je suis partie en voilier au lieu de les concrétiser»

Ce n’était pas la première fois qu’elle délaissait ses activités et sa vie jet-set pour une escapade sur l’eau. En 2008, elle avait déjà pris trois mois de congé pour traverser l’Atlantique et explorer la Méditerranée avec sa famille. Aujourd’hui, elle espère pouvoir traverser cet océan en solo. «Pendant sa jeunesse, mon père a fait de la voile avec les scouts en Pologne et il parlait constamment de ça, se rappelle-t-elle. Il nous a forcés, ma soeur, mon frère et moi, à aller à l’école de voile à Mississauga. Nous avons participé à beaucoup de compétitions, et ça nous colle à la peau. Maintenant, nous sommes tous un peu obsédés.»  

Mais entreprendre une telle expédition seule? Vraiment? «J’aime être en mer, précise-t-elle. Et puis, avec moi, c’est tout ou rien. J’ai besoin d’être constamment stimulée. Si je ne suis pas en train d’essayer ou d’apprendre quelque chose de nouveau, je deviens taciturne et je m’ennuie.»

Quand elle n’est pas sur un voilier, elle trompe la morosité en s’adonnant au dessin et à la sculpture. Elle explique que ses créations (dessins à l’encre, sculptures, bijoux) sont inspirées de la nature. «Je suis fascinée par les représentations graphiques de la nature. Chaque dessin est simplement une ligne continue qui, d’une manière ou d’une autre, finit par devenir un oiseau.»

Elle pratique également la photo. Elle n’a jamais étudié cet art, mais elle peut se vanter d’avoir posé avec les meilleurs photographes mode et beauté qui soient. Elle a collaboré notamment avec Steven Meisel pour une campagne de Prada en 2003, avec Mario Testino pour une campagne de Gucci en 2004 et avec Bruce Weber pour le magazine W en 2008.

Enfin, elle songe un jour à jouer la comédie. Elle considère que ce serait un privilège. «Je pense qu’Uma Thurman et Cate Blanchett sont des femmes sublimes», souligne-t-elle. Impressionnée par leur talent, la force de leur travail et leur interprétation de la féminité, elle aimerait bien leur emboîter le pas.

Quête créative mise à part, la top modèle prend évidemment bien soin de son corps. Il s’agit après tout de son principal instrument de travail. En plus de surveiller son alimentation, Daria effectue ses déplacements dans New York à pied ou à vélo. «Je suis assez sportive. Quand je vais à Toronto pendant l’hiver, j’en profite pour faire de la planche à neige. Il arrive même que ma famille et moi, nous construisions une rampe de saut dans la cour du voisin», ajoute-t-elle, en affichant son fameux (et fascinant) sourire.

 

 

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