Le designer Markantoine Lynch-Boisvert, derrière la marque québécoise MRKNTN, participe à la troisième saison de la populaire émission Making the Cut, diffusée sur Prime dès ce vendredi. Il s’agit du premier participant canadien à se joindre à la téléréalité, qui met en compétition dix designers dans des missions de couture, de design et de création. À la clé? Une impressionnante bourse d’un million de dollars US pour propulser sa carrière dans le monde de la mode, ainsi qu’un mentorat avec Amazon Fashion. L’excentrique créateur répond à quelques-unes de nos questions sans détour.

Amazon Prime

1. Comment en es-tu venu à participer à la saison 3 de Making The Cut?

«J’ai participé aux auditions durant la pandémie. Comme c’était un moment assez tranquille, je me suis dit que ça valait le coup. Ils m’ont rapidement contacté pour la troisième saison, et c’est assez prenant, comme processus : deux entrevues par semaine, pendant deux mois. C’est une émission où tu te dois d’être déjà assez établi en tant qu’entrepreneur, tu dois avoir un plan d’affaires, un projet d’expansion, et bien savoir bien expliquer tes collections, tant au plan commercial que créatif.»

2. Que retiens-tu de ta participation à l’émission? Quelle leçon en retires-tu?

«J’ai tellement appris! Mais la plus belle chose, c’est d’avoir fait la connaissance de neuf autres designers de partout dans le monde, et d’avoir pu échanger des idées avec eux. On a filmé pendant un mois, à Los Angeles, et même s’il y avait beaucoup de règlements sur le plateau, on a pu discuter amplement entre nous.»

3. Comment s’est passé le tournage? Qu’as-tu aimé particulièrement?

« J’ai trouvé que Tin Gunn (NDLR: l’un des deux animateurs et producteurs de l’émission, aux côtés de Heidi Klum) était extrêmement inspirant. J’ai aimé travailler avec lui, notamment parce qu’il nous challengeait. En tant que créateur, on est souvent incompris. Je trouvais qu’il y avait une compréhension de sa part qui nous permettait de porter notre art plus loin.»

4. Quel thème a été le plus difficile à réaliser pour toi?

«Il y a certains défis qui ont été difficiles, parce que je voulais plaire aux juges sans dénaturer mon travail. C’est un équilibre qui est dur à trouver. Je dis souvent: la mode c’est de l’art, et l’art est subjectif. C’est ma devise. Ce n’est pas tout le monde qui va aimer ce que je fais et il ne faut pas que je l’oublie. Sinon, je suis vraiment content de tout ce que j’ai accompli dans le show. Tout se fait extrêmement rapidement, c’est tout un challenge

5. De quoi es-tu le plus fier quant à ta participation à l’émission?

«J’ai eu beaucoup de plaisir – surtout derrière la caméra. On travaille sous pression, rapidement, dans des situations où on est brulés. Mais c’était quand même plaisant de pas penser à son entreprise, de pas avoir de téléphone sur soi pendant la journée, de juste faire notre métier et rien d’autre. Juste créer des vêtements. C’est exactement ce que j’aime faire, et j’ai appris que j’étais plus débrouillard que je pensais.»

6. Quel impact ont eu ces deux dernières années de pandémie sur ta marque et ton processus créatif?

«Ç’a été difficile, comme pour tout le monde, de passer à travers ces deux dernières années – surtout en termes de ventes internationales. Juste avant mars 2020, j’avais pris la décision de faire un nouveau rebrand (de MRKNT), alors j’ai pu profiter des moments plus tranquilles pour penser à ça, revoir ce que je voulais faire avec la marque. Ça n’a pas été bénéfique, mais c’est arrivé au bon moment dans ma carrière, je pense, cet arrêt forcé.»

7. Tu as présenté ta marque à Paris et à Las Vegas. Qu’espères-tu pour le futur de ta marque?

«Mon but, c’est de vendre mes créations dans plus de 200 points de vente, partout dans le monde. J’entrevois ma marque en Corée, à LA, à Paris, à Berlin. J’espère pouvoir présenter dans les semaines de mode, puisque les défilés et le spectacle font partie de mon esthétique.»

8. Qu’as-tu appris depuis le lancement de ta marque en 2015? Y a-t-il une leçon que tu aurais aimé tirer plus tôt?

«J’aimerais dire 150 choses à Markantoine du passé! J’étais loin d’être un businessman, à l’époque. Je crois que j’aurais aimé être plus au courant de tout, savoir mieux superviser tant les ventes que la comptabilité. J’ai dû me transformer en entrepreneur et apprendre au fur et à mesure. Maintenant, j’ai plus de liberté créative parce que j’ai une équipe de cinq personnes avec moi, qui m’aident à me concentrer sur mes créations. »

Making the Cut sera diffusé dès le 19 août, sur Amazon Prime.

 

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