L’histoire

Au début des années 1930, Gaston-Louis Vuitton, petit-fils du fondateur de la griffe parisienne Louis Vuitton, crée, à la demande d’un producteur champenois, un sac à fond plat en forme de bourse pouvant transporter cinq bouteilles de champagne (la dernière insérée tête en bas). Doté d’un cor- don coulissant de serrage et taillé dans un cuir de la même teinte que le célèbre mousseux, le tout premier sac seau est baptisé Noé, en référence au personnage biblique qui, après le Déluge, planta une vigne sur le mont Ararat. L’accessoire délaisse rapidement sa fonction utilitaire pour s’imposer à la ville au bras des Parisiennes, tout comme le Speedy, un autre classique de la maison, conçu en 1930.

L’engouement

Dans les années 1980, le Noé – dont l’anse s’était allongée dans les sixties en même temps que les jupes avaient raccourci – se décline en cuir Épi, matière phare de la griffe, qui embrasse une palette de couleurs diverses, du vert mélèze au bleu cobalt. Sa dégaine à la fois chic et décomplexée séduit les jeunes filles en fleur audacieuses et délurées, et contraste avec les sacs stricts au style bourgeois que portent leurs mères. Pratique, l’accessoire se glisse sur l’épaule et s’emporte partout, des bancs de l’université aux soirées endiablées, en déployant une polyvalence à toute épreuve.

Les déclinaisons

Cuir Épi coloré, toiles Monogram, Damier Azur… Le sac Noé – réinterprété dans divers formats, du classique au nano – couvre le champ des possibles tout en prouvant son caractère intemporel, dont seuls les vrais It bags ont le secret. Il inspire d’ailleurs un autre accessoire culte de la maison, le NéoNoé, qui reprend les codes à succès du modèle emblématique original, soit une forme tubulaire, un cordon de serrage et une bandoulière ajustable. Entre ces deux icônes, notre cœur balance!

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