Racontez-nous la naissance de Lambert & Fils.

J’ai démarré l’entreprise sans trop savoir ce que j’en ferais. Après avoir travaillé dans plusieurs domaines [cinéma, arts visuels, restauration], en pleine crise de la quarantaine, j’ai eu envie d’un milieu de travail qui me rendrait heureux. Mon père était céramiste, et je voulais recréer l’atmosphère qui régnait dans un atelier, un univers de créativité; j’ai naturellement évolué vers la conception de lampes. Ce qui était au départ une petite entreprise de quartier a rapidement grandi, pour répondre à la demande, jusqu’à devenir une compagnie de plus de 50 employés qui exporte ses produits partout dans le monde.

Quelles sont les valeurs qui vous animent, d’un point de vue tant créatif qu’entrepreneurial?

J’aime bien l’idée des collections. On est très motivés par le fait de travailler par projet, sur un nouveau bébé, et de faire chaque fois table rase. On a aussi le souci de produire des objets de qualité, et le sentiment d’appartenance de l’équipe à la marque est très fort. C’est plus qu’un lieu de travail, c’est un milieu de vie, et je m’efforce d’en faire un endroit où le talent de chacun est mis en valeur.

Comment le processus créatif d’une nouvelle collection se déroule-t-il?

Il débute souvent avec les matériaux. On va parfois s’inspirer d’une matière déjà transformée ou d’une pièce qu’on détourne de son usage premier; le processus est souvent motivé par une obsession pour une matière, ou par un geste, qu’on cherchera ensuite à exprimer en lumière. Étant donné que Lambert & Fils expose maintenant partout dans le monde et cumule les collaborations avec des designers qui viennent d’ailleurs, le dialogue et le partage de l’inspiration sont également des moteurs créatifs.

À quoi travaillez-vous ces temps-ci?

Nous sommes sur le point d’ouvrir une salle de montre à New York, et on explore la possibilité d’y aménager un café. On a vécu une expérience très positive au Salon du meuble de Milan: on avait installé un café concept éphémère du nom de Caffè Populaire dans le hall d’entrée d’une ancienne usine de panettones. Ça nous a permis de rencontrer des gens et d’expérimenter dans un espace tout entier, où on était maîtres de l’atmosphère, de l’esthétique… On a beaucoup apprécié l’expérience, et on espère la transposer à notre salle de montre de New York.

lambertetfils.com