Depuis qu’elle est toute petite, Danielle range ses affaires dans des boîtes. Dans sa jeunesse, la fonction d’«organisatrice d’espaces» ne s’inscrivait pas parmi les options de carrières, alors après un passage en graphisme, puis en ébénisterie où elle a créé une ligne de mobilier — agrémentée de tiroirs, de tiroirs et de tiroirs —, elle a inventé son métier.

«Les gestes que l’on pose pour organiser, ranger et désencombrer, affirme Danielle Carignan, ne transforment pas que l’espace, ils nous façonnent aussi. Ils ne sont pas que des actions techniques, ils conduisent à un mode de vie. Une fois le processus entamé, on ne pense plus et on n’agit plus de la même façon, et on consomme différemment. En plus de gagner du temps, on se libère des irritants!» Convaincus d’avoir encore à apprendre, on a procédé à la collecte de quelques bons tuyaux auprès de cette amoureuse de l’ordre particulièrement douée pour le délestage.

«Avec trop on se perd, avec moins on se trouve. »

Les bénéfices… «Ce n’est pas tant le rangement qui fait du bien comme le désencombrement et l’organisation. C’est là où il y a une éducation à faire. Lorsque chaque objet est classé par catégorie, dans un endroit qui lui est spécifique, le rangement se fait tout seul.»

La motivation… «Nos placards sont souvent remplis d’objets qui pourraient servir à d’autres. Recyclons, donnons une deuxième vie aux objets en faisant un don à des organismes. Prévoyons des soirées d’échanges entre amis! Et reconnaissons dès le départ qu’emprunter et louer est économique et permet de conserver moins d’objets.» 

Les outils… «Il faut très peu de matériel, mais il faut le bon. Il n’y a rien de mieux que les boîtes transparentes en plastique (recyclables) bien étiquetées pour repérer ce que l’on cherche en un coup d’œil. Il faut surtout bloquer amplement de temps pour bien s’acquitter de la tâche, car il faut un véritable engagement pour procéder à un désencombrement qui vaille. D’où le titre de mon livre: Oui, je le veux!»

La planification… «Après avoir accumulé pendant des années, il faut se donner du temps pour délier les liens affectifs que nous entretenons avec les objets. C’est le cas des souvenirs liés à un proche qui nous a quittés. On peut mettre ces objets dans une boîte en attendant d’être prêt à s’en séparer. Ce sera plus facile après avoir goûté les bienfaits du désencombrement.» 

Paru ce printemps chez KO Éditions, le livre de 200 pages, signé Danielle Carignan, recèle toutes les clés d’un intérieur apaisant.

Le bureau… «Quand on ne bénéficie pas d’une pièce dédiée au travail, il importe de choisir un espace où il n’y a pas de distractions visuelles — donc non à la table de cuisine face au comptoir où la vaisselle traîne! Il faut se créer une bulle, et il suffit parfois d’une table de travail et de jolis accessoires. Le petit charriot à roulettes pourvu de tiroirs pour ranger fournitures de bureau et paperasse, facilement déplaçable, est d’une aide appréciable.»

La consommation…  «Je ne vous apprendrai rien: il faut réduire les déchets et les emballages au minimum (je fais mon épicerie chez BocoBoco), préparer des listes pour éviter les achats inutiles, acheter moins, mais de meilleure qualité, et réparer quand c’est possible.» 

La progéniture… «Les enfants sont de bons imitateurs. S’ils apprennent tôt à ne pas surconsommer, à bien s’organiser en respectant leurs possessions, en rangeant au fur et à mesure, en recyclant et en compostant, ils prendront de bonnes habitudes pour toute leur vie.» 

Le mythe à déboulonner… «On croit à tort que les gens organisés ont une maison bien rangée, c’est faux! Si à chaque objet correspond un espace de rangement, on peut se laisser traîner, mais ce sera hyper-rapide de se ramasser. À l’inverse, une personne peut tout ranger au fur et à mesure, mais ne pas être organisée.»

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