Un peu comme ces quartiers oubliés qui se transforment soudain en repères branchés, la barrière cutanée est récemment devenue le secteur cool qui fait jaser tout le monde dans le milieu de la beauté. Suffit de parcourir les rayons cosmétiques pour s’en convaincre et avoir envie, nous aussi, de faire partie de ses protégées.

Simple stratégie marketing visant à glorifier les bonnes vieilles crèmes hydratantes? Tout porte à croire que cette tendance marque plutôt un véritable changement de cap par rapport à la philosophie qui prévalait ces dernières années. Notamment, la quête d’une peau parfaitement lisse qui nous aiguillait souvent vers des traitements agressifs et des flacons aux concentrations vertigineuses. Plus ça brûlait, plus on se disait que ça fonctionnait!

Ces jours-ci, on semble privilégier une approche qui préconise plutôt la douceur et la simplicité. Au lieu d’essayer d’éradiquer telle ou telle imperfection, on cherche à traiter notre peau plus gentiment et de façon plus holistique.

«Auparavant, on misait sur l’exfoliation et les actifs costauds. Et immanquablement, on finissait par abuser de toutes ces choses qu’on croyait bonnes pour nous», déplore la Dre Neha Goyal, codirectrice médicale de la clinique MD Beauty, à Toronto. Non pas que le rétinol et les peelings soient foncièrement mauvais. Au contraire, ils peuvent être incroyablement bénéfiques. Or, en présence de produits aussi puissants, mieux vaut agir avec prudence. Autrement dit, si on utilise régulièrement des soins ciblés, mais qu’on n’obtient pas les résultats attendus, c’est peut-être parce qu’on est allée trop loin. «Quand on détruit toutes les huiles, la peau se rebelle et ça va à l’encontre de l’objectif fixé», dit la Dre Goyal.

Une fois la barrière cutanée compromise, des rougeurs, des démangeaisons ou des signes de sensibilité peuvent apparaître. «Cette inflammation peut entraîner des poussées d’acné et d’eczéma», renchérit la Dre Monica Li, dermatologue à Vancouver, qui note que notre routine de soins, mais aussi les douches chaudes et les conditions climatiques environnantes peuvent abîmer notre précieuse barrière. «Le temps froid et sec est un facteur externe qui peut endommager la barrière cutanée», précise-t-elle. Avec le temps, ce type d’inflammation chronique peut même accélérer le vieillissement cutané.

En revanche, une barrière vigoureuse se traduit par une peau douce, lumineuse et rebondie. Le genre de mine que tout le monde veut avoir! Voici donc comment prendre bien soin de sa barrière protectrice tout au long de la saison froide.

Mur à mur

Pour expliquer le fonctionnement de la barrière cutanée, les dermatologues utilisent souvent l’analogie du mur de briques. «Nos cellules, ce sont les briques, et elles ont besoin de quelque chose pour les sceller afin qu’elles ne laissent rien passer», dit la Dre Goyal. Ce «scellant», ce sont les lipides, une combinaison de céramides, de cholestérol et d’acides gras, qui servent de mortier et aident à former un système de défense pour notre peau. Cette forteresse empêche les microbes et les irritants d’entrer, «mais en même temps, elle est semi perméable, pour permettre à l’oxygène, aux médicaments topiques et aux produits de pénétrer», ajoute la Dre Li.

Tout doux

Si on note des symptômes comme des sensations de brûlure, de la desquamation ou des démangeaisons, c’est signe que la barrière cutanée n’est pas contente et qu’il faut repenser notre routine. «Soit les produits que vous utilisez sont trop puissants pour vous, soit vous les utilisez trop souvent», prévient la Dre Goyal. Dans ce cas, il est préférable d’éviter tout ce qui pourrait aggraver la situation, comme les ingrédients plus difficiles à tolérer, tels que le rétinol et les acides alpha-hydroxylés, ainsi que d’autres irritants potentiels, comme les parfums, l’alcool et les huiles essentielles.

Moins, c’est mieux

Les routines complexes en 10 étapes faisaient autrefois fureur, mais un retour de balancier semble s’opérer aujourd’hui sous la forme de la tendance «skinimaliste». Ce courant fait certainement le bonheur des dermatologues, qui voient défiler des hordes de patients présentant des éruptions cutanées, des rougeurs et des boutons après avoir eu la main trop lourde. «Quand il est question de soins pour la peau, il vaut souvent mieux en faire moins», affirme la Dre Li. C’est pourquoi les experts recommandent de simplifier notre routine si on remarque des signes indésirables afin de donner la chance à notre barrière de reprendre des forces. Une fois la peau apaisée, on pourra progressivement réintroduire des produits adaptés à nos besoins spécifiques.

Simplicité volontaire

Alors, à quoi devrait ressembler une routine de soins minimaliste? «Tenez-vous-en aux éléments non négociables: un nettoyant, une crème hydratante douce au pH équilibré et une protection solaire», conseille la Dre Li. Bref, on se contente du strict nécessaire, du moins jusqu’à ce que notre barrière cutanée soit rétablie.

NETTOYER La Dre Li recommande de choisir un nettoyant qui n’assèche pas la peau, surtout pendant les mois les plus froids. «Le but devait être de retirer la saleté et les polluants, sans chercher à complètement éliminer le sébum», dit-elle. Les formules en huile et en crème qui contiennent des ingrédients hydratants et apaisants, comme les céramides, l’acide hyaluronique et la niacinamide, sont à privilégier.

HYDRATER Une crème hydratante ne doit pas forcément porter la mention «barrière cutanée» pour être efficace. «La plupart des hydratants sont conçus pour protéger ou réparer la barrière cutanée dans une certaine mesure», fait remarquer la Dre Li. Il est toutefois préférable de choisir un produit formulé à partir d’ingrédients aux vertus hydratantes éprouvées, comme la glycérine, l’avoine colloïdale et l’urée. Pour tirer le meilleur parti du produit, on l’applique sur une peau encore humide. «Il sera mieux réparti et retiendra l’eau à la surface de la peau», précise-t-elle.

Cela dit, bien souvent, les agents humectants ne suffisent pas à eux seuls. La Dre Goyal donne l’exemple d’une recette de muffins. «Si les muffins qu’on a préparés sont secs, on ne se contentera pas d’ajouter de l’eau la prochaine fois. On voudra plutôt intégrer un élément riche en matière grasse», ce qui nous ramène aux fameux lipides dont on parlait plus tôt.

PROTÉGER La Dre Li nous rappelle qu’il ne faut pas sous-estimer l’importance d’appliquer une protection solaire chaque jour, même en hiver. «On peut attraper un vilain coup de soleil à cause des rayons UV réfléchis par la neige, et tout dégât causé par le soleil peut aussi endommager la barrière cutanée.» Par ailleurs, si on effectue régulièrement des gommages, on se limite à un ou deux par semaine pendant les mois d’hiver, ou on y renonce complètement si on a une peau sensible. «Les gens croient souvent qu’ils doivent absolument utiliser un exfoliant, mais la peau se débarrasse naturellement de ses cellules mortes, dit-elle. L’être humain est très résilient, tout comme sa barrière cutanée — si on ne lui cause pas de dommages. Simplifiez votre routine et revenez à l’essentiel pour laisser votre peau se régénérer.»

AUX PETITS SOINS

Pour une barrière cutanée en
santé — et pour le simple plaisir
de se dorloter.

Ce nettoyant fait indubitablement partie de ceux qui revigorent la peau plutôt que de la décaper. De plus, il fortifie la barrière cutanée grâce à un cocktail de lipides et d’agents humectants.

Nettoyant hydratant à l’huile moussante barrier+, Skinfix (40,50$)
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Une crème à effet de baume qui apaise instantanément, et qui atténue rapidement les rougeurs et l’inconfort grâce à un complexe de céramides.

Crème régénératrice et stabilisatrice, de Dermalogica (89 $)
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Formulée avec 100 % d’ingrédients d’origine naturelle, cette huile légère réussit à renforcer la barrière cutanée en sept jours seulement.

Huile visage barrier support, Ren (81 $)
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Pendant qu’on roupille, ce traitement de nuit travaille fort à optimiser notre barrière cutanée pour nous offrir un teint plus frais et éclatant au réveil. Pas étonnant qu’il soit si souvent en rupture de stock.

Traitement bioactif the barrier, de U Beauty (260 $)
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Saviez-vous que les écrans solaires minéraux sont moins irritants que les écrans chimiques? Celui-ci s’applique en transparence sur tous les teints et ne laisse aucun résidu.

Lait écran solaire minéral à large spectre shadedrops fps 30, Summer Fridays (48,50 $)
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