Kate Winslet nous a tous bouleversés dans l’excellente série Mare of Easttown, où elle interprète Mare Sheehan, une détective d’une petite ville de Pennsylvanie qui navigue entre les aléas de sa vie personnelle et les enquêtes difficiles qu’elle mène. Outre sa prestation frappante – elle a adopté l’accent tranchant pennsylvanien à la perfection –, Kate Winslet pense que c’est la crédibilité du personnage qui explique à quel point il est marquant: «Les gens veulent voir à l’écran des femmes qui ressemblent à ce qu’elles sont dans la vraie vie. J’en suis consciente et j’essaie de jouer les personnages que j’interprète dans cette optique, afin qu’ils soient aussi proches que possible du public féminin. C’est très important pour moi.» Ce désir profond de représenter fidèlement les femmes de 40 ans et plus, Kate Winslet, nouvelle égérie de L’Oréal Paris, l’exprime aussi en refusant, par exemple, qu’une scène où on voit son ventre dans une lumière «peu flatteuse» soit écartée ou en renvoyant deux fois plutôt qu’une l’affiche prévue pour la promotion de la série parce que les rides autour de ses yeux sont trop floutées. Cette même quête, elle la remarque et l’applaudit chez d’autres actrices – elle nomme entre autres Helen Mirren, Susan Sarandon, Meryl Streep et Judi Dench, qui aident à faire avancer les choses. «J’admire les actrices qui font leur âge et qui inspirent les jeunes générations grâce à leurs excellentes performances et le dévouement qu’elles insufflent à leur travail. Prenez par exemple Frances McDormand: quand vous la regardez, vous voyez un visage naturel qui bouge, qui est empreint de vie. Ça prouve aussi que pour porter des histoires et réussir à Hollywood, il n’est pas nécessaire de transformer son apparence afin de ressembler à une version mythique et ridiculement inaccessible de la perfection. Je veux dire… regardez Fran. Elle est si belle, si naturelle.»

Dans chacune de ses décisions, dans chacune de ses affirmations, on sent chez l’actrice oscarisée le désir d’alléger un peu le poids d’un idéal de beauté et la pression sociale que les femmes ont sur les épaules jour après jour. «Le meilleur conseil qu’on m’ait donné au fil des ans est qu’on doit faire de son mieux avec ce qu’on a et ne pas se rabaisser. Même si les temps changent, je trouve qu’en tant que femmes, nous sommes encore trop dures et critiques envers nous-mêmes. Nous en demandons trop à notre visage et à notre corps. Il faut apprendre à ne pas avoir besoin d’être la meilleure version de nous-mêmes chaque matin et à faire la paix avec le fait de ne pas avoir envie non plus de l’être. Faisons preuve de douceur et de reconnaissance envers qui on est et ce qu’on a.»

Et comment cette vision de la beauté s’inscrit-elle dans son nouveau rôle d’égérie pour L’Oréal Paris? «Je me sens extrêmement privilégiée d’ajouter ma voix à celles, déjà incroyablement puissantes, des autres ambassadrices. Je pense aussi que la marque L’Oréal Paris résonne d’une manière bien spéciale chez de nombreuses personnes, car ses produits sont vendus partout dans le monde et sont accessibles. Ces points sont cruciaux à mes yeux, car les soins de la peau devraient être abordables et l’industrie de la beauté en général ne devrait pas être élitiste.» Sa propre relation avec la beauté a aussi évolué au fil des années. «Dans la vingtaine, j’associais la beauté à mon visage et à la manière dont j’en prenais soin. Aujourd’hui, la beauté est plutôt, pour moi, synonyme d’être forte et d’être égale à moi-même, mais aussi d’élever et de défendre mes sœurs, mes amies et mes collègues.»

Les coups de cœur de Kate Winslet

«Le soir, je ne me passe plus de ce sérum, qui désaltère ma peau et qui est absorbé en un clin d’œil. Au réveil, mon épiderme est lisse et unifié.»

«J’adore cette crème, elle est hyperhydratante sans être collante. Le maquillage s’applique ensuite comme un charme!»

À propos de son confinement

«Je n’ai pas l’habitude de m’asseoir devant la télévision pour dévorer une série, mais la pandémie m’a permis de visionner des émissions de grande qualité que j’avais manquées à leur sortie. Ma famille et moi avons dévoré l’excellente production française Dix pour cent, qui est criante de vérité. J’avais l’impression de connaître les personnages, même si ce n’était pas le cas. Et récemment, nous avons écouté Unorthodox, que j’ai adoré. L’actrice principale, Shira Haas, est stupéfiante et j’y ai appris beaucoup de choses, car je possédais très peu de connaissances sur les rituels et les croyances de la communauté juive hassidique. J’ai trouvé cette œuvre fascinante et très émouvante.»

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