On les appelle communément taches brunes ou taches de vieillesse mais les lentigos solaires peuvent survenir à tout âge; ils s’intensifieront cependant dans la quarantaine, en raison des dommages solaires accumulés au fil des ans. « Les taches liées au photovieillissement apparaissent lorsque les mélanocytes, qui pigmentent la peau, se mettent à produire plus de mélanine que la normale, » explique le docteur Jean-François Tremblay, dermatologue et directeur médical de la Clinique MédIME à Montréal. On distingue les taches brunes causées par le soleil des taches de grossesse (chloasma) ou des taches causées par une réaction à un médicament ou au stress.

La protection, la meilleure prévention
« Le pire ennemi, c’est le soleil, » résume Marie-Ève Grondines, esthéticienne, cosméticienne et maquilleuse professionnelle. Ce sont donc les mains, le décolleté et le visage, plus exposés aux rayons UV, qui seront les premières victimes des taches brunes. Même si les dommages ne sont pas toujours visibles instantanément, les rayons UV fragilisent incontestablement la peau.

Les séances de bronzage en salon sont donc aussi à ranger dans le clan ennemi. « Les blondes et les rousses, aux teints plus clairs, seront souvent plus sujettes aux taches brunes, » ajoute Marie-Ève Grondines. La clé, c’est donc de se protéger du soleil en appliquant systématiquement un écran solaire (FPS 15 ou plus) sur les zones à risque. « Mais il faut aussi modifier certains comportements en portant par exemple un chapeau ou une casquette et en préférant l’ombre aux rayons directs, » précise le docteur Tremblay.

Zoom sur les soins anti-taches brunes

Il faut également distinguer les taches épidermiques des taches dermiques, puisqu’il est quasi-impossible de les traiter avec une crème lorsqu’elles atteignent le derme. « Environ 70% des taches brunes sont épidermiques, » remarque toutefois Marie-Ève Grondines. Difficile par contre de déterminer à l’œil nu si une tache se situe sur le derme ou sur l’épiderme. Un médecin ou une esthéticienne pourra vous éclairer grâce à une lampe de Wood, qui permet de faire un diagnostic en profondeur de l’état de la peau grâce à une lumière ultraviolette.

À chaque tache brune son traitement
« Plusieurs crèmes médicamentées ou dermocosmétiques vont parvenir à normaliser la production de mélanine, » constate le docteur Tremblay. Ces crèmes, en vente sans ordonnance, contiennent généralement des dérivés des vitamines A et C, des AHA (alpha-hydroxyacides) ou d’autres ingrédients d’origine naturelle. Les effets de ces crèmes éclaircissantes sont légers et progressifs et s’observent généralement sur le long terme. Pour en maximiser les effets, Marie-Ève Grondines suggère de combiner la crème à une microdermabrasion chaque saison. Attention, si on retourne au soleil, les taches brunes risquent de réapparaître et de balayer instantanément tous nos efforts; d’où l’importance de toujours bien se protéger.

Qu’en est-il des crèmes à l’hydroquinone, dérivé du benzène, un produit extrêmement efficace contre les taches pigmentaires mais interdit en Europe? « Les inquiétudes concernent le potentiel cancérigène de l’hydroquinone lorsque combiné à l’exposition aux rayons UV; mais pour le moment, aucune étude concluante n’a été publiée sur le sujet,» explique le docteur Tremblay. Si un patient souhaite utiliser l’hydroquinone sur ses taches brunes, le dermatologue suggère de l’appliquer durant la nuit.

Pour les taches incrustées, les options comme le laser ou l’azote liquide pourraient s’avérer nécessaires. L’azote liquide, la technique la plus ancienne, est à privilégier si on a peu de taches et qu’elles sont bien définies. « Comme l’azote liquide peut causer une perte de coloration de la peau, il ne convient pas aux peaux foncées et on limite son utilisation aux mains et au décolleté,» explique le docteur Tremblay. Selon l’étendue de l’intervention, un traitement à l’azote liquide coûte généralement moins de 100$.

Pour les peaux foncées ou les taches nombreuses et étendues, un traitement au laser s’avère souvent la meilleure option, puisqu’il enlève l’excédent de pigment sans créer de décoloration. Plus dispendieux (entre 100$ et 2 500$), le coût du traitement au laser dépend de la superficie à traiter et du nombre de traitements requis.

Disgracieuses pour certaines femmes, les taches brunes ne sont heureusement pas dangereuses. « Par contre, si la tache évolue ou qu’elle change de forme, il faut consulter un dermatologue, » précise le docteur Tremblay.

Zoom sur les crèmes anti-taches brunes