L’origine du drapeau arc-en-ciel

Bien avant qu’il ne devienne un symbole d’espoir dans la lutte contre le coronavirus, comme un rappel qu’après la pluie vient le beau temps, l’arc-en-ciel peuplait les récits mythologiques. Les Vikings croyaient qu’il s’agissait d’un pont reliant le royaume divin d’Ásgard et les hommes sur terre, tandis que, dans l’antiquité grecque, on pensait qu’il suivait les pas d’Iris, messagère des dieux. Depuis, l’emblème coloré est surtout célèbre parce qu’il regroupe les communautés de la diversité sexuelle et de genre sous une même bannière. Pour l’histoire, celle-ci apparaît pour la première fois le 25 juin 1978, lors de la huitième Gay Freedom Day Parade, une marche des fiertés organisée à San Francisco. Conçu par un jeune graphiste américain, Gilbert Baker, le drapeau compte alors huit bandes de couleurs, cousues à l’horizontale. Pour certains, le militant – qui a défilé auprès de Harvey Milk, figure publique de la lutte pour les droits des homosexuels aux États-Unis – aurait trouvé l’inspiration en prenant du LSD. Pour d’autres, l’étendard serait un clin d’œil à la fameuse chanson Over the Rainbow, chantée par Judy Garland, icône de la communauté LGBTQ+ de l’époque, dans le Magicien d’Oz.

Au fil des ans, le drapeau perd deux de ses couleurs – le rose, difficile à produire industriellement, et le turquoise, pour conserver un nombre pair. Les six teintes qu’il lui reste ont chacune une signification: le rouge pour la vie, l’orange pour la santé, le jaune pour la lumière du soleil, le vert pour la nature, le bleu pour l’harmonie et le violet pour l’esprit. Depuis sa création, ce symbole fort, aisément reconnaissable, véhicule un message de diversité et de tolérance, teinté d’optimisme et d’espérance. Et quand bien même les défilés 2020 célébrant la fierté des communautés LGBTQ+ ont été reportés à l’année prochaine, rien ne nous empêche d’embrasser toutes les nuances de l’arc-en-ciel grâce à ces bâtons, fards et palettes éclatantes.