Shopping beauté
#ÇaVaBienAller: comment soutenir nos salons de soins de beauté?
Comment pouvons-nous aider nos entrepreneurs beauté d’ici en temps de pandémie? On fait le point avec des propriétaires de salons de coiffure, d’esthétique et de manucure.
par : Théo Dupuis-Carbonneau- 30 mars 2020
Léa Bégin (Beauties Lab) et Max Brouillet (Le Artof)
Toutes les mesures sont mises en place au Québec pour enrayer la propagation de la COVID-19. L’éloignement social est notre nouvelle réalité depuis le 13 mars et, depuis le 23 mars, tous les salons de beauté – esthétique, coiffure, manucure, etc. – ont été sommés, par décret, de fermer leurs portes jusqu’au 1er mai. La direction de la majorité des établissements avait déjà pris l’initiative de le faire avant, consciente que la nature de ses services allait à l’encontre des précautions sanitaires recommandées au départ. Bien qu’indispensables pour aplatir la courbe épidémique, ces mesures ont un impact immense sur les petites entreprises, qui se voient privées de revenus à moyen terme. En tant que clientes, que pouvons-nous faire pour soutenir ces entreprises qui, en temps normal, nous font un bien énorme? On a demandé à Catia Corr et Claude Gervais-Ahelo, fondatrices du salon de coiffure Le Artof, à Émilie Sanscartier, propriétaire du salon Le Manoir, et à Léa Bégin, maquilleuse et fondatrice de l’atelier-boutique Beauties Lab, de nous donner quelques pistes.
1. Se procurer des produits sur la boutique en ligne
Le geste qui a une grande importance pour les propriétaires de salons de beauté, en ce moment? L’achat de produits sur leur boutique en ligne, lorsque c’est possible. «Je paye les produits à l’avance, donc je cours chaque fois le risque d’être prise avec un stock… Si je fais leur acquisition, mais que je ne les vends pas, je suis prise au dépourvu. Heureusement, les ventes en ligne ont augmenté!» confie Léa Bégin, fondatrice de Beauties Lab. L’entrepreneure nous encourage par contre à terminer les petits pots qu’on possède déjà avant d’en commander d’autres. «Il faut être prudent avec nos sous; donc, on rentabilise nos achats avant d’acheter de nouveaux produits… un peu comme on fait avec le contenu de notre garde-manger. Et quand vient le temps de dépenser, on consomme localement au lieu de commander sur Amazon. C’est comme si on devenait actionnaires des compagnies chez lesquelles on choisit d’investir!»
Même son de cloche chez Émilie Sanscartier, propriétaire du salon Le Manoir: «Les ventes en ligne nous permettent de garder plusieurs employées en poste malgré les circonstances, tout en écoulant progressivement le stock des fournisseurs avec qui nous travaillons.» Les demandes pour son Gel Starter Kit, un ensemble comprenant tous les éléments pour réaliser une manucure au gel à la maison, connaissent d’ailleurs une forte croissance ces temps-ci.
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Le salon de coiffure Le Artof ne possède pas encore de boutique en ligne, mais les fondatrices Catia Corr et Claude Gervais-Ahelo ont mené un sondage sur Instagram (@leartof) auprès de leurs clientes afin de connaître quelle serait la meilleure façon de procéder pour continuer à bien les servir. «À la suite des réponses obtenues, on a décidé de faire la livraison des produits coiffants qu’on tient au salon. Les gens peuvent ainsi garder leurs cheveux en santé tout en évitant de se déplacer», précise Catia.
2. Profiter d’une consultation en ligne
Étant donné que le confinement nous empêche de bénéficier des conseils de nos pros préférés en personne, on profite des avantages de la technologie. «J’offre des consultations gratuites sur FaceTime à l’achat de 50 $ de produits ou plus, explique Léa. Et comme ce service est très apprécié, j’ai décidé de remplacer mon cours de maquillage en boutique par une classe en ligne, au coût de 50 $ (au lieu des 200 $ habituels)».
La fermeture temporaire des salons est aussi une occasion pour les entrepreneurs de redoubler de créativité. «J’ai lancé Beauties at Home, une série de vidéos d’une heure en direct sur Instagram (@beauties.lab), dit Léa. J’y donne des astuces, je fais découvrir des produits et des créateurs, je parle de beauté et de bien-être, et je jase de ce qu’on vit en ce moment. J’ai déjà publié cinq capsules et, jusqu’à maintenant, elles sont très appréciées!»
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Catia abonde dans son sens: «On a commencé à faire des vidéos en direct sur Instagram, en collaboration avec d’autres petites entreprises québécoises. On va aussi diffuser des capsules avec chaque membre de l’équipe du Artof, en direct, pour répondre aux nombreuses questions de nos abonnés. Ça permet de faire rayonner notre expertise!»
En plus de s’assurer que le service téléphonique du Manoir est en fonction de 9 h à 17 h chaque jour, Émilie compte publier une panoplie de tutoriels sur Instagram (@lemanoir) pour accompagner les nouvelles adeptes des manucures au gel à la maison. «Plusieurs manucures de notre salon créent même, de chez elles, du contenu qui est ensuite partagé sur nos différentes plateformes!»
On apprécie les contenus transmis gratuitement par ces pros? À notre tour, on les partage sur nos propres réseaux sociaux!
3. Laisser une évaluation positive
Comme on a plus de temps devant nous, c’est le moment idéal pour rédiger un petit mot d’appréciation sur Yelp, Google ou Facebook à propos des salons de beauté qu’on aime fréquenter. Ce simple geste permettra sûrement d’accroître le chiffre d’affaires de ceux-ci, une fois la crise terminée. On participe aussi au rayonnement de nos entreprises beauté préférées en les «suivant sur les réseaux sociaux et en continuant de “liker” et de partager leurs publications», conseille Catia.
View this post on InstagramPlus qu’une coupe 🍸💇🏻♀️ #friday #jeuxdemots
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4. Se procurer une carte-cadeau de l’établissement
«C’est une bonne idée, reconnaît Léa, car ça nous permet d’avoir un fonds de roulement en santé et de commander des produits à nos fournisseurs.» Bien qu’Émilie soit du même avis, elle préfère tout de même que sa clientèle se tourne vers l’achat de produits. «Ainsi, les gens peuvent en profiter à la maison dès maintenant.»
5. À éviter
Catia est catégorique: «On reste fidèle à notre coiffeur ou à notre coiffeuse, et on évite à tout prix de faire une colo à la maison. Oui, voir notre repousse prendre du galon est désagréable, mais, en ce moment, ce n’est pas une priorité. Une seule mauvaise application à la maison peut causer bien des dommages à une coloration qu’on prend la peine d’entretenir avec soin au salon; et, en fin de compte, corriger notre faux pas risque de nous coûter beaucoup plus cher. La patience est de mise, et on vous promet de faire de la magie capillaire, une fois que le salon sera de nouveau ouvert!»
Dans tous les cas, les trois entrepreneures sont unanimes: la fermeture de leurs adresses physiques est essentielle pour endiguer la crise. «Oui, ça a un impact économique énorme, mais le plus important est la santé et la sécurité de tous», conclut Catia.
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