Une mastectomie complète maximise les chances de rémission.

FAUX

«Tout dépend d’abord du diagnostic», révèle Jida El Hajjar, vice-présidente, investissements et promotion de la santé à la Fondation du cancer du sein du Québec. La décision est prise par l’équipe soignante non seulement en fonction de l’agressivité de la tumeur, mais aussi du stade et du type de cancer. «Certaines études ont démontré que les personnes ayant subi une mastectomie totale n’ont pas nécessairement un meilleur taux de survie que celles qui ont eu une mastectomie partielle, ajoute-t-elle. D’autant que la mastectomie totale est une procédure radicale qui vient avec beaucoup d’effets secondaires.» Quant à la mastectomie préventive, dont on a abondamment entendu parler depuis qu’Angelina Jolie y a eu recours, il s’agit d’un choix très personnel, croit-elle. «C’est une discussion que la patiente doit avoir avec son médecin afin de prendre la bonne décision pour elle-même.»

Il est préférable de procéder à une reconstruction mammaire en même temps que la mastectomie.

VRAI ET FAUX

Dans un monde idéal, la reconstruction aurait toujours lieu en même temps que la mastectomie — pour celles qui souhaitent en avoir une —, mais ce n’est pas toujours possible. «Il n’y a pas de consensus, souligne Jida El Hajjar. Dans les grands hôpitaux, on va généralement planifier les deux chirurgies en même temps, mais les équipes y vont au cas par cas.» Ainsi, en fonction de l’urgence de la situation, le chirurgien-oncologue pourrait décider de procéder plus rapidement à la mastectomie, et ce, sans attendre qu’un plasticien puisse se libérer pour la reconstruction. «Ça demande beaucoup de coordination», acquiesce la vice-présidente. Des questions de logistique en temps de pandémie obligent parfois aussi à repousser la reconstruction à plus tard en ce moment. Dans tous les cas, le chirurgien doit s’assurer que les parties atteintes ont bien été retirées avant de songer à la reconstruction.

Il y a des effets secondaires normaux après une mastectomie.

VRAI

Même dans le cas d’une mastectomie partielle, les patientes peuvent ressentir de la douleur pendant un certain temps quand on bouge les bras et les épaules, explique Jida El Hajjar, précisant qu’il existe toutes sortes d’exercices de réadaptation qui peuvent entre autres accélérer la guérison en ce sens. Les chirurgies plus invasives, par exemple dans le cas où le cancer se sera étendu dans les ganglions, peuvent en outre causer de l’enflure. «Quand on enlève les ganglions, on observe souvent le développement d’œdème, vulgarise-t-elle. C’est pourquoi nous militons beaucoup pour le dépistage précoce, qui permet souvent des chirurgies moins invasives.» Mais au-delà de la cicatrice et de la douleur, toute la question de l’image corporelle demeure un des principaux effets secondaires de la mastectomie, rappelle l’experte. «On parle tout de même d’enlever un organe intimement lié à l’estime de la femme et à sa sensualité.» C’est pourquoi une démarche psychologique doit souvent être entreprise en parallèle.

Des recherches et de nouvelles avancées scientifiques permettent de diminuer le recours à la mastectomie complète.

VRAI

Selon la vice-présidente de la Fondation du cancer du sein du Québec, les traitements néoadjuvants permettent déjà de procéder à des chirurgies moins invasives dans plusieurs cas. «Quand une tumeur est très grosse et touche à beaucoup de tissus, les spécialistes peuvent choisir de recourir à des traitements systémiques, comme la chimiothérapie, avant la chirurgie afin d’en réduire le volume — et l’importance de la chirurgie par la suite si la tumeur répond bien au traitement», affirme-t-elle. Encore une fois, chaque cas est évalué individuellement par les médecins.

La mastectomie ne concerne que les femmes.

FAUX

Bien que plus rare chez l’homme, le cancer du sein n’est pas exclusif à la gent féminine. «Même si les hommes n’ont pas de seins développés, leur poitrine est faite de tissus similaires et plusieurs des effets secondaires postmastectomie – douleur, enflure — seront les mêmes», indique Jida El Hajjar.


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