Des facteurs déterminants

«On peut avoir des boutons à n’importe quel moment de sa vie, même à 60 ans», indique William Gauthier, formateur régional aux Laboratoires Pierre Fabre. Qu’est-ce qui entre en jeu? «La physiopathologie de l’acné englobe quatre composantes: la kératinisation, qui crée une obstruction des pores, suivie de la surproduction de sébum par les glandes sébacées. Tout cela engendre une prolifération de la bactérie Cutibacterium acnes (C. acnes), qui cause de l’inflammation et perpétue le cycle», explique la dermatologue Loukia-Maria Mitsos. Même si cette physiopathologie est la même pour l’acné juvénile et l’acné adulte, ce n’est pas tout le monde qui développe de l’acné une fois l’adolescence passée.

C’est que l’acné adulte est influencée par un ensemble de facteurs, dont le stress, plus que jamais pointé du doigt. «Le stress affecte chaque cellule du corps et transparaît sur la peau», dit le Dr Howard Murad, dermatologue et fondateur de la marque Murad. En période de stress, le système nerveux s’active et libère des substances pouvant affecter le comportement des glandes sébacées, ce qui peut alors déclencher le cycle du développement de l’acné.

On compte aussi au banc des accusés d’autres facteurs aggravants, comme les déséquilibres hormonaux – causés par le cycle menstruel, la grossesse, la péri- ménopause, etc. –, la pollution, surtout observée dans les grandes métropoles, et la génétique. «Si nos parents ont eu de l’acné, on risque probablement d’en souffrir nous aussi», fait remarquer le Dr Murad.

Et l’alimentation, elle?

Les études semblent se contredire. «On croit qu’une alimentation composée d’aliments à charge glycémique élevée – boissons gazeuses, pâtisseries, pommes de terre, etc. –, pourrait faire augmenter le nombre de lésions d’acné», révèle Hubert Cormier, nutritionniste et docteur en nutrition. Mais il mentionne un autre sujet délicat: «Plusieurs chercheurs affirment que certains ingrédients contenus dans les produits laitiers auraient un impact sur l’acné: les hormones joueraient un rôle dans la comédogénèse [la formation de comédons], l’iode favoriserait la formation de papules et l’activité de l’IGF-1, un peptide, augmenterait la production de sébum.»

Des suggestions

  • S’adonner au yoga ou à la méditation permet de se détendre et de ne pas stimuler inutilement nos glandes sébacées.
  • Faire du sport «accroît la circulation sanguine et permet à la fois de combattre le vieillissement de la peau et d’apporter nutriments, vitamines et oligoéléments à l’épiderme», conseille William Gauthier.
  • Adopter une alimentation saine, sans en faire une obsession, et mettre de côté les aliments à charge glycémique élevée, ou ceux qu’on croit responsables de l’inflammation, peut aussi fonctionner dans certains cas.

Une approche globale

L’acné adulte se concentre sur la zone mandibulaire «et, parfois, près de la même glande sébacée chaque mois», constate le Dr Murad. Outre les pores dilatés, «elle est accompagnée de papules [lésions surélevées], de pustules [lésions surélevées gorgées de liquide] et de microkystes. L’acné adulte est plus inflammatoire, douloureuse et cyclique», ajoute William Gauthier.

Mais, qu’elle soit persistante depuis l’adolescence ou qu’elle surgisse tardivement dans notre vie, l’acné adulte «ne peut pas être prévenue. On peut seulement la contrôler et la traiter», précise la Dre Mitsos. Et cela passe par des soins permettant de maîtriser les phases de poussée, de diminuer l’inflammation et de réduire l’apparence des cicatrices. Il n’est pas obligatoire de voir un dermatologue dès l’apparition des lésions, mais si notre acné est plutôt importante ou si elle a un impact sur notre qualité de vie, on consulte illico.

En plus des traitements topiques et oraux, on tente de «déterminer s’il y a quelque chose dans notre mode de vie qui est en cause», dit William Gauthier. Et on y apporte des changements, au besoin.

Minimalisme dans la trousse

On peut aussi pratiquer, matin et soir, un rituel composé de soins dermocosmétiques adaptés aux besoins de notre peau: «un nettoyant, un produit rééquilibrant, comme une lotion tonique ou une eau thermale, un sérum, un soin hydratant et un soin solaire», recommande William Gauthier. On privilégie des produits non comédogènes et qui freinent la production de sébum.

Principes actifs au travail

Il existe une panoplie d’ingrédients actifs et de solutions sur lesquels miser, et il n’y a pas d’ordre particulier pour les utiliser. On reste patientes, car il faut généralement «attendre au moins un mois avant de voir des résultats appréciables, spécialement dans le cas des cicatrices», note William Gauthier.

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L’acide salicylique «est un traitement kératolytique qui désagrège la couche cornée pour l’aider à guérir», indique la dermatologue Loukia-Maria Mitsos. Cette molécule «plus soluble dans l’huile que la plupart des acides bêta-hydroxylés (BHA) est ultra-efficace pour dissoudre les impuretés et combattre les éruptions et la production excessive d’huile, tout en étant un puissant agent anti-inflammatoire», ajoute le Dr Murad.

En plus de ses propriétés antivieillissement remarquables, le rétinol (ou vitamine A) sous forme topique favorise le renouvellement cellulaire, «élimine les cellules mortes de la peau et diminue l’inflammation», fait observer la Dre Loukia-Maria Mitsos. Attention: on s’assure de porter une protection solaire en tout temps afin de protéger adéquatement la peau délicate révélée par l’effet desquamant de ce principe actif puissant.

Le rétinaldéhyde, une autre forme de la fameuse vitamine A, est une molécule prisée pour son effet exfoliant.

Le peroxyde de benzoyle se trouve sous plusieurs formes – nettoyant, crème, etc. – et «permet d’apaiser la peau grâce à son action anti-inflammatoire, en plus de posséder des propriétés bactéricides», indique la Dre Loukia-Maria Mitsos. «Comme la bactérie C. acnes est anaérobie, on la tue en lui donnant des molécules d’oxygène [qu’on trouve dans le peroxyde]», précise le Dr Murad.

Quant au bakuchiol (un ingrédient actif naturel dont les propriétés ressemblent au rétinol, mais qui est moins sensibilisant), à l’huile de cannabis, aux prébiotiques et aux probiotiques, ils auraient des propriétés anti-inflammatoires et antiacnéique supposées, «mais il n’y a pas encore assez d’études ni d’années de recherches pour prouver pleinement leurs effets», selon la Dre Mitsos.

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Du côté des traitements topiques, l’acide rétinoïque, une autre forme de la vita- mine A, «active le renouvellement cellulaire et la production de collagène et d’élastine, travaille sur les cicatrices et les taches épidermiques et démontre une efficacité anticomédon», note William Gauthier. Les antibiotiques topiques peuvent aussi être d’importants alliés pour combattre l’acné.

Du côté des traitements oraux, d’autres solutions comme la pilule contraceptive peuvent aider. Selon le Dr Murad, «les pilules qui contiennent plus d’œstrogènes sont bénéfiques. En revanche, celles dont la concentration en progestérone est plus élevée seront plus susceptibles d’occasionner des éruptions cutanées».

Puis suivent les antibiotiques oraux et l’Accutane. «Si l’acné est sévère, on peut se tourner vers l’Accutane [composé d’isotrétinoïne], le seul traitement qui arrive à complètement éliminer l’acné», déclare la Dre Loukia-Maria Mitsos. Bon à savoir: ce dernier dessèche considérablement la peau et peut provoquer de nombreux effets secondaires. Comme c’est un agent tératogène, il est primordial d’éviter une grossesse pendant toute la durée du traitement, au risque de nuire au développement du bébé.

Enfin, «la spironolactone possède un effet antiandrogène. On le prescrit uniquement aux femmes, et en dernier recours, afin de traiter l’acné encore plus tenace», continue la dermatologue.

Pour le mouvement #acnepositive

Les kystes et les boutons sont apparents, certes, mais les dommages psychologiques et émotionnels, eux, le sont moins. «L’acné peut avoir un grand impact sur la santé mentale, que ce soit une dépression, de l’anxiété, etc. Surtout chez les jeunes adultes», explique la Dre Loukia-Maria Mitsos.

Roxanne, 30 ans, souffre d’acné depuis l’adolescence. «J’ai appris à vivre avec mon acné, mais ça a beaucoup joué sur mon estime personnelle, et j’ai longtemps craint le jugement des autres. Heureusement, les gens se mobilisent de plus en plus pour normaliser différentes réalités, notamment la peau acnéique. C’est important qu’on en parle.»

Même s’il reste du progrès à faire avant qu’on cesse de voir des peaux parfaites dans la majorité des publicités, quelques marques se sont engagées dans la promotion du «vrai». C’est le cas de Blume, qui fait fi des standards de beauté en présentant des photos non retouchées de ses modèles ayant de l’acné.

En parallèle, des «skinfluencers» aux quatre coins du globe propagent des messages positifs forts en faveur de l’acceptation de soi et célèbrent l’acné en beauté sur Instagram. C’est le cas de l’Américaine Nicole Herbig (@theblemishqueen), qui documente de façon hebdomadaire l’évolution de son traitement Accutane, et de l’Allemande Mina Steinmetz (@grlwithacne), qui partage ses états d’âme et des photos d’elle à visage découvert. «Je suis mille fois plus confiante qu’avant d’avoir de l’acné. J’ai décidé de partager mon parcours, pas seulement pour moi, mais pour créer une communauté positive où les gens se sentent bien dans leur peau», confie Nicole Herbig. Mina Steinmetz ajoute: «J’essaie de dire aux gens qu’ils ne doivent pas abandonner et qu’il y a trop de beauté dans le monde pour laisser l’acné l’emporter.»

Des astuces pour réduire l’inflammation 

  • Appliquer de la glace sur les lésions douloureuses.
  • Manger des légumes et des fruits colorés crus et riches en antioxydants, «car leurs molécules ont des propriétés anti-inflammatoires», conseille le Dre Murad.
  • «Ne pas toucher aux lésions ni percer les boutons», rappelle la Dre Mitsos. Moins on passe de temps devant le miroir, moins la tentation sera grande.
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