Notre chroniqueuse Marie-Philippe Jean, qu’on a découverte par ses projets web et télévisuel (la plateforme Chic tonique, la websérie Miss Chic tonique), destinés à inspirer les femmes et les ados à prendre soin d’elles fait appel au mouvement et à l’écriture pour accompagner les gens dans la découverte de ce qu’ils sont. Elle réduit la distance qui existe entre le sport et la créativité, un mot, un pas à la fois.

Quand j’accueille les femmes qui participent à mes séances de mouvement, je leur rappelle que la prochaine heure est un terrain d’exploration, un espace sécuritaire où elles peuvent se sentir libres de juste… être.

J’amorce cette chronique de la même manière, en vous accueillant avec l’intention que vous vous sentiez comprises et soutenues dans votre quête pour comprendre ce que signifie pour vous être active.

J’ai récemment invité une amie à faire l’essai d’un cours. Permettez-moi de mentionner que cette amie a plus d’ambition que le monde peut en contenir. Elle est de celles qui entrent partout en donnant un coup de pied dans les portes. Pourtant, à notre arrivée au studio, j’ai senti chez elle une fragilité qui m’a étonnée. «Je plonge tête première dans l’inconnu partout… sauf dans le sport», a-t-elle laissé tomber en déposant nerveusement deux haltères au sol. C’est par cet aveu que j’ai réalisé qu’en évoluant dans un environnement où les gens bougent tout le temps, j’avais failli à ma mission d’accompagner les femmes dans leur recherche de mieux-être et j’avais laissé tout un groupe de personnes derrière: celles qui craignent le sport, celles pour qui le gym est une source d’angoisse.

La peur du sport Marie-Phlippe Jean

J’ai voulu creuser le sujet avec ma communauté Instagram. En quelques minutes, des dizaines de témoignages ont déferlé, et dans chacun d’eux, les mêmes phrases se répétaient. Constat: ces nœuds qu’on a dans le ventre sont ressentis par bon nombre d’entre nous. Essayons d’en défaire quelques-uns.

L’anxiété de performance, la peur du jugement et les expériences négatives vécues à l’école (un mot: ballon-chasseur) émanent de tous les discours. Dans les cours de groupe, la comparaison avec les autres et l’inquiétude de ne pas être capable de suivre sont des freins majeurs. En solo, ce sont la peur de l’inconnu et l’angoisse de ne pas savoir utiliser l’équipement adéquatement qui reviennent. Dans tous les cas, il y a un conditionnement social, la pression de réussir tout ce qu’on entre- prend. Le tout en étant cute en legging, de préférence.

Parmi les messages partagés, celui de Juliette, qui est suivie par des milliers de personnes sur les réseaux sociaux pour ses écrits inclusifs et sensibles, m’a particulièrement touchée: «Au simple fait de penser à exercer un sport, mon rythme cardiaque s’accélère, mon souffle devient court et j’ai parfois des tremblements.» Même son de cloche chez Sophie: «J’ai le goût de pleurer dans mes cours de yoga. Je me sens tellement inadéquate. On fait ça comment, la posture de l’aigle, quand on a de la chair autour de l’os?» Les émotions sont réelles, paralysantes.

Et je comprends – l’activité physique appelle à flirter avec l’inconfort, comme un passage obligé vers la redécouverte de ses capacités. Pour adoucir ces peurs jusqu’à les faire disparaître, ma première invitation sera la suivante: dansez dans le salon les yeux fermés, marchez dans le bois en écoutant les branches craquer sous vos pieds (le grand air du dehors, c’est le plus beau des gyms), revisitez une activité inspirée de l’enfance qui est susceptible de vous rendre joyeuse… seule ou avec vos proches. Le mouvement, c’est juste ça: une reconnexion avec soi, une permission de jouer, une occasion d’explorer comment on va… et qui on devient.

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