ON PEUT LE CONSERVER DEUX ANS MAXIMUM

Faux. Si la période après ouverture des vernis oscille entre vingt-quatre et trente-six mois, ces produits ne présentent pas de risque de contamination bactérienne. Ils peuvent donc être utilisés tant que leur texture ou leur couleur ne s’altère pas, donc souvent de trois à quatre ans, que le flacon soit ouvert ou non.

 

IL FAUT TOUJOURS METTRE UNE BASE

Vrai. Car elle forme une couche protectrice sur l’ongle, qui agit comme un bouclier contre les pigments. De quoi le préserver de certains jaunes ou bleus qui peuvent le tacher. La partie soluble de ces pigments est en effet attirée par l’eau contenue dans l’ongle et crée une coloration jaune ou orangée à sa surface, qui persiste une fois la laque éliminée. « La base agit comme un ruban adhésif double face entre l’ongle et le vernis », explique Alexandra Falba, manucure experte O.P.I. Elle favorise ainsi l’adhérence de la laque, au point de parfois faire gagner deux ou trois jours de tenue.

 

IL FAUT LE RANGER AU FRIGO

Faux. Ce n’est pas nécessaire. Un vernis se conserve idéalement entre 5 °C et 25 °C. Il vaut mieux le garder à température ambiante, dans un endroit sec. Certains pigments étant sensibles à la lumière, il est préférable de ranger ses flacons dans une armoire.

 

LE SEMI-PERMANENT ABÎME LES ONGLES

Vrai et faux. La pose ou la dépose peuvent endommager l’ongle si elles sont mal effectuées. Le film s’accroche à la couche superficielle de l’ongle et finit parfois par l’arracher. De même, certaines techniques de grattage et de ponçage utilisées pour ôter le vernis altèrent la kératine. Le conseil d’Alexandra Falba : « Pour la dépose, les papillotes et les cotons imbibés de formule avec des pinces permettent de dissoudre le semi-permanent sans gratter. » En outre, comme il forme un film occlusif sur l’ongle, le semi-permanent empêche son oxygénation. Il ne faut donc pas en abuser et y avoir recours de manière occasionnelle. D’autant que, lors de la mise sous lampe, l’acide méthacrylique contenu dans la base réagit avec les couches supérieures de l’ongle et le pénètre. Enfin, il faut savoir que certaines substances contenues dans les formules de semi-permanent sont allergisantes et peuvent provoquer, à la longue, des intolérances.

 

LE DISSOLVANT EST MAUVAIS POUR LES ONGLES

Vrai et faux. Autrefois, tous les dissolvants étaient à base d’acétone, un ingrédient permettant de dissoudre la base plastifiante des vernis, mais aussi… les peintures murales ! Très puissant et très odorant, ce dernier entre heureusement de moins en moins dans les compositions. Les marques ont trouvé une alternative plus naturelle et moins agressive en remplaçant l’acétone ou l’acétate d’éthyle par un alcool distillé issu de la canne à sucre, du blé ou du maïs. Il en résulte des formules eau, huile ou crème, qui dissolvent les pigments sans attaquer l’ongle. Certains dissolvants sont même enrichis en eau florale ou en huile végétale, pour une action soin. Le truc d’Alexandra Falba pour un démaquillage des ongles efficace ? Utiliser des bandes de papier essuie-tout, qui « accroche » mieux les pigments que du coton.

 

UN VERNIS MET TRENTE MINUTES À SÉCHER

 Faux. Tout dépend de la formule. Il faut distinguer le séchage en surface, très rapide, une à deux minutes (on peut alors effleurer la couche du vernis sans l’abîmer) du séchage à cœur, plus long. « Quatre à six heures sont parfois nécessaires avant qu’il soit totalement sec », rappelle Alexandra Falba. Si vos ongles sont « plissés » par les draps le matin au réveil, alors que vous avez appliqué votre vernis le soir, « c’est sans doute parce que vous avez mis trop de produit et/ou que vous n’avez pas attendu que la première couche soit sèche avant d’appliquer la seconde », remarque Alexandre Miasnik.

LE FROID ACCÉLÈRE LE SÉCHAGE

Faux. « C’est plutôt l’air chaud et sec qui rend le temps de séchage plus rapide », précise Alexandre Miasnik.


LES PIGMENTS SONT SENSIBLES À LA LUMIÈRE

Vrai. C’est souvent le cas avec les teintes claires, dont les pigments sont naturellement instables. Certaines couleurs s’affadissent, d’autres changent de tonalité. Dans les flacons de vernis verts, bleus ou roses, on peut même voir une collerette de couleur se former à la surface. C’est d’autant plus vrai pour les marques qui ont choisi d’éliminer les filtres UV de leurs formules. Il est donc préférable de conserver ces vernis dans leur emballage, à l’abri de la lumière.

LES FORMULES « VERTES » CONTIENNENT QUAND MÊME DES SUBSTANCES CHIMIQUES

Vrai. En cosmétique, le vernis à ongles est un produit à part. Les marques « vertes » doivent trouver un équilibre entre chimie verte, pigments de synthèse et ingrédients naturels. Certaines matières premières sont de source végétale, issues d’une agriculture responsable et transformées par chimie verte. Reste que, pour passer au tout-naturel, certains ingrédients sont difficiles à remplacer. C’est notamment le cas des résines utilisées pour la tenue, la brillance, le séchage… Quoi qu’il en soit, « tous les vernis sont soumis aux mêmes réglementations, quelle que soit leur composition, et sont donc sûrs », précise Alexandre Miasnik, directeur général de Fiabila, fabricant français historique.

 

CERTAINS VERNIS SONT FORMULÉS À BASE DE PIGMENTS NATURELS

Vrai. Élaborés à partir de pigments végétaux, issus du radis, de l’aubergine, de la baie de sureau… ces vernis restent rares, car leurs performances sont limitées : ils sont difficiles à stabiliser et la palette de couleurs est restreinte. Quant aux pigments minéraux, ils peuvent offrir de jolies teintes et même un effet nacré grâce aux micas, mais les nuances gardent une tonalité très minérale. Comme l’explique le fondateur de Kure Bazaar Christian David, « créer des couleurs incroyables avec des éléments naturels demande un grand savoir-faire ». C’est pourquoi la plupart des marques préfèrent recourir à des pigments de synthèse, même dans les formules biosourcées. D’autant que ceux-ci, utilisés aussi dans le maquillage (notamment dans les fards à paupières), ne sont pas suspectés d’être nocifs.

 

ON PEUT MÉLANGER DEUX COULEURS

Faux. Chaque formule est unique. Au sein d’une même marque et d’une même gamme, les compositions sont différentes. C’est pourquoi il ne faut en aucun cas les mélanger. En revanche, on peut superposer les teintes sur l’ongle.

 

IL EXISTE DES VERNIS À L’EAU

Vrai. Conçus au départ pour les enfants, ils s’éliminent à l’eau tiède savonneuse. Aujourd’hui, il en existe également pour les adultes, qui résistent plus longtemps. Composés de 65 % d’eau, de pigments et de conservateurs (indispensables dans une formule aqueuse), ils s’adressent aux femmes qui ne veulent pas utiliser de solvants. Leur tenue est un peu moins bonne (trois jours seulement) que celle d’un vernis classique ou biosourcé, et ils sont plus sensibles à l’eau. « Lorsqu’on les applique, il faut bien les laisser sécher et éviter le contact de l’eau chaude et les baignades prolongées dans les heures qui suivent », recommande Lilian Monnier, cofondateur de Nailmatic.

 

LE VERNIS SEMI-PERMANENT EST FORCÉMENT TRÈS CHIMIQUE

Faux. Il existe désormais des vernis biosourcés, composés à 84 % d’ingrédients d’origine naturelle. Mais si les monomères, traditionnellement utilisés dans les semi-permanents pour permettre la polymérisation sous les lampes DEL, ont été remplacés par des molécules plus grosses et moins susceptibles de pénétrer la barrière cutanée, d’autres ingrédients comme les hydroquinones, très décriés, qui empêchent les formules traditionnelles de se figer dans le flacon, ont été écartés au profit du BHT, qui, lui, est suspecté d’être un perturbateur endocrinien…

 

LE DURCISSEUR EST INDISPENSABLE

Faux. Le durcisseur n’est utile que sur les ongles mous. En cas d’ongles secs, solides mais ayant tendance à casser, il est inutile, voire déconseillé, car sa formule rigidifie l’ongle au point de le rendre cassant. Mieux vaut privilégier un baume ou une huile qui nourrit la matrice.

 

IL FAUT TOUJOURS APPLIQUER DEUX COUCHES

Vrai. La première, fine, n’a pas besoin d’être homogène. C’est une couche d’apprêt. La seconde permet d’apporter la couvrance, la tenue, et de peaufiner le fini. L’exception ? Les gammes « one coat », conçues pour une application homogène en une seule couche.

 

ON NE DOIT JAMAIS ALLONGER SON VERNIS AVEC DU DISSOLVANT

Vrai. Un vernis est conçu pour avoir un résultat précis. « L’ajout non maîtrisé d’une substance peut nuire à ses performances », signale Aurélie Ignaccolo. Pas question, donc, d’incorporer du dissolvant, de l’alcool, de l’eau ou tout autre ingrédient, sous peine de déséquilibrer la formule en modifiant ses proportions. Le seul produit qu’on peut ajouter est un diluant spécifique, qui respecte sa composition grâce à sa formule proche de la base utilisée dans la conception des vernis. À condition de respecter la dose prescrite, car « il peut légèrement modifier la couleur de la laque », prévient Alexandre Miasnik.


TOUS LES PINCEAUX SE VALENT

Faux. Le pinceau influe sur l’homogénéité de l’application et sur la tenue. Les fibres utilisées, la coupe, la longueur de tige, la taille varient en fonction des marques et de l’usage qui en est fait. Les vernis à séchage express sont souvent associés à un pinceau étroit, qui permet d’appliquer le produit en couche fine, tandis que les vernis effet gel, plus épais, nécessitent un pinceau peu fourni. Le choix est aussi très personnel. Les pinceaux fins facilitent l’application sur les petits ongles, les pinceaux plats assurent une pose rapide…


LA TENUE D’UN VERNIS DÉPEND DE SA QUALITÉ

Vrai. Même si bien d’autres paramètres sont à prendre en compte. La façon dont on l’applique, par exemple, car les couches ne doivent pas être trop épaisses. Mais aussi la propreté de l’ongle, l’absence de gras (d’où l’intérêt d’ôter au préalable les éventuels résidus de crème avec un coton imbibé d’alcool), etc. Sans oublier l’incidence de vos activités : taper sur un clavier d’ordinateur favorise les chocs, donc l’écaillement, tandis que faire la vaisselle a tendance à décoller la laque. Enfin, contrairement aux idées reçues, la qualité d’un vernis n’est pas en fonction de son prix. Il n’existe que peu de fabricants. Chez Fiabila et IL Cosmetics, chaque formule est testée et validée par un panel de femmes, qu’elle soit destinée à la grande distribution ou aux parfumeries.


EN PORTER TOUTE L’ANNÉE N’EST PAS UNE BONNE IDÉE

Vrai. Si vous en mettez 365 jours par an, c’est comme si vous restiez maquillée nuit et jour. Ce n’est pas dû à la qualité du vernis, mais à son action purement « mécanique ». En effet, l’ongle est recouvert d’une couche de sébum qui crée un film protecteur naturel. Or le vernis classique empêche le sébum de se déposer à la surface de l’ongle. Quant au semi-permanent, il forme un film occlusif qui isole l’ongle de l’air et de l’eau, et peut le dégrader. Bastien Gonzalez, fondateur de la marque Révérence de Bastien, spécialiste des mains, pieds et ongles, recommande donc, entre deux applications, d’appliquer toute la nuit sur les ongles nus un onguent imitant l’action du sébum.

Ce texte est paru sur elle.fr.